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Métaphysiques modernes

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Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?

Soit nous pouvons répondre à la question « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? », que Leibniz identifie comme la question principale de la métaphysique. Dans ce cas, le seul fait de pouvoir répondre suggère que notre esprit est omniscient, capable à la fois d'embrasser le réel, le possible et le néant : nous serions davantage qu'humains, émancipés de notre finitude. Soit, au contraire, nous ne pouvons apporter de réponse à cette question, et dans ce cas nous devrions apprendre à restreindre les prétentions de notre esprit, pour simplement chercher à répondre à la question « comment est ce qui est ? » : mais ne serions-nous pas alors moins qu'humain, en prétendant récuser a priori la question fondamentale du sens de l'existence ? Ainsi, pour ce qui est de la question de l'être, de l'existence et de son sens, nous serions voués à l'obscurité.

Des méditations... métaphysiques ?

Descartes se méfiait de la métaphysique. Il intitule ses méditations Meditationes de Prima Philosophia, et ce n'est que son traducteur, le duc de Luynes, qui interprétera cette « philosophie première » comme « métaphysique ». Certes, cette traduction est conforme aux distinctions aristotéliciennes, qui séparent dans la métaphysique une philosophie première portant sur l'être en tant qu'être. Mais le propre de l’œuvre de Descartes n'est pas de prendre pour objet l'être en tant qu'être, mais le sujet qui comprend le monde. Dans l’œuvre de Descartes s'instaure une promotion du sujet qui renverse le primat traditionnel de l'objet. Ainsi, le titre ne doit pas nous induire en erreur : si les méditations de Descartes ressortissent bien au genre canonique de la métaphysique, elles en constituent tout autant une discrète subversion.

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