La typologie linguistique cherche à classer les langues en types, non pas en tenant compte de leur parenté génétique (alors on parle de « familles » de langues et non de « types »), mais en s’appuyant sur des ressemblances de fonctionnement, des analogies de structure. C’est une discipline synchronique, c’est-à-dire non historique.

La typologie linguistique a construit plusieurs classements des langues sur des critères différents. Les plus anciens sont les critères morphosyntaxiques. On parle alors de langues plus ou moins analytiques ou synthétiques. Une langue analytique (ou isolante) exprime les rapports grammaticaux à l’aide de mots outils (des prépositions, par exemple), alors que les langues synthétiques ont recours à des désinences. Dans une langue analytique, un mot correspond à un morphème. Dans une langue synthétique, un mot comprend plusieurs morphèmes, voire la phrase complète. On distingue, par commodité, quatre types : « isolant », « agglutinant », « flexionnel » et « polysynthétique ».

  • Dans le type isolant : chaque mot n’a qu’une seule forme. Il n’y a pas de formes fléchies ou dérivées. C’est l’ordre des mots qui permet d’exprimer les relations grammaticales. Ex. : le chinois classique (langues asiatiques en général).
  • Dans le type agglutinant : les relations grammaticales s’expriment par des suffixes. Ex. : le turc (avec un pluriel marqué par le suffixe -lar).
  • Dans le type flexionnel : tous les mots ont une désinence. Ces désinences ont plusieurs fonctions : elles indiquent le genre, le nombre et le cas. L’ordre des mots est assez libre. Ex. : le latin.
  • Dans le type polysynthétique : toutes les relations grammaticales s’expriment par des ajouts à un seul radical. Ex : langue des Amérindiens, des Esquimaux, de certains peuples sibériens.

Il faut noter que les langues peuvent appartenir à plusieurs types à la fois, car les types sont des modèles abstraits. Ainsi, le français a des formes synthétiques, par exemple dans la conjugaison : il « jouera ». Mais il a aussi des formes analytiques : « il a pris ».

Sur des critères syntaxiques, on a pu aussi classer les langues selon l’ordre des mots (sujet, verbe et objet). Ainsi, l’ordre SVO (« Il voit le chien ») est usuel en français, mais pas en russe . D’autres langues privilégient l’ordre SOV (« Il le chien voit ») ou bien OSV, « Le chien il voit » (Yoda dans Star Wars… et certaines langues amérindiennes).