Définition : le phonème est la plus petite unité distinctive de la chaîne parlée, autrement dit la plus petite unité non signifiante. Cela veut dire qu’elle se reconnaît à l’oreille et qu’elle permet de distinguer deux mots. C’est cette capacité distinctive qui la différencie du son. Le « R » roulé est un son, il ne permet pas de distinguer deux mots en français. En revanche, /p/ et /b/ sont des phonèmes car on peut faire deux mots différents (« pas » et « bas ») qui ne diffèrent que par un son distinctif, le /p/ ou le /b/. Le phonème a donc partie liée avec le sens. La phonétique est la discipline qui étudie les sons. La phonologie est la discipline qui étudie les phonèmes.

Identification : pour identifier un phonème, il faut trouver deux mots qui ne diffèrent que par un son, comme « pas » et « bas ». On parle neutralisation quand l’opposition, en principe phonologiquement pertinente, n’est pas marquée. Par exemple, dans « je chanterai » (futur simple) et je chanterais (futur hypothétique), la différence entre /e/ et /ε/ n’est aujourd’hui presque plus audible. Cette neutralisation peut s’expliquer souvent par le contexte.

Système phonologique : chaque langue a son propre système phonologique, c’est-à-dire son ensemble de phonèmes pertinents. Ces phonèmes ont des traits spécifiques (par exemple : oralité = vélum en position abaissée ou relevée, sonorité = qui fait intervenir les cordes vocales) qui ne fonctionnent que dans cette langue. Par exemple, l’opposition de durée entre le son court ou le son long est phonologiquement pertinente en anglais (elle permet d’opposer to be, /i/,  et a bee, /i:/), mais elle ne l’est pas en français. En revanche, l’opposition entre son ouvert ou fermé est distinctive en français (pré/prêt) et pas en anglais. Le système phonologique français comprend 36 phonèmes, dont 17 consonantiques, 16 vocaliques et 3 intermédiaires(semi-vocaliques).

L’écriture alphabétique est, par principe, phonologique ; c’est une notation de phonèmes (par opposition au cas où la graphie est la transcription du sens, c’est-à-dire dans les écritures idéogrammiques où l’idéogramme représente un mot ou une idée).