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Maladies, représentations et comportements

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Maladies, représentations et comportements - 1

Du point de vue sociologique, la santé et la maladie ne sont pas seulement des données biologiques. Le teneur sociale des données sanitaires se révèle de diverses façons. Le poids de l’histoire, notamment, exerce une influence importante. Les épidémies et autres maladies, à l’image par exemple du sida ou de la Covid-19, impactent fortement la société. Dès lors, les hôpitaux, les médecins, les soignants et la médecine jouent fatalementun rôle social considérable, central, essentiel. Une même analyse peut être portée au sujet des maladies chroniques, qui touchent un nombre croissant d’individus dans des pays qui connaissent un vieillissement de leurs populations. Certaines transformations historiques affectent, par ailleurs, la définition des pathologies, comme l’atteste le cas des maladies mentales.

La géographie témoigne aussi de la dimension sociale de la maladie. Les pathologies et l’offre de soins sont inégalement réparties sur les territoires, y compris à l’échelle d’un pays comme la France. En outre, certaines maladies sont propres à certaines sociétés, en raison des conditions climatiques, mais aussi parfois en raison des conditions culturelles, du fait de certaines habitudes de vie ou simplement du niveau de précarité. Étudié en détail par des médecins et des ethnologues, le cas du susto est, à cet égard, exemplaire : il n’est présent qu’en Amérique latine, où il se manifeste sous la forme de troubles irréductibles aux maladies connues de la médecine occidentale. Les variations dans le temps et dans l’espace n’épuisent pas les propriétés sociales de la maladie et de la santé : les inégalités sociales induisent aussi de sensibles différences. Le niveau de développement des pays influe sur l’état de santé des populations, ainsi que sur le statut attribué à la maladie, à la santé ou à la médecine. Alors que la maladie est parfois considérée comme une fatalité dans des sociétés disposant de peu de moyens pour y faire face, les sociétés développées semblent inscrire l’idéal de « santé parfaite » au panthéon de leurs valeurs. Ce constat doit cependant être nuancé car, au sein même de ces sociétés, les inégalités sociales affectent le rapport des individus à la santé : la sensibilité à certains risques, mais aussi à la douleur ou au recours aux soins, varie selon les catégories sociales, au point d’induire d’importantes inégalités en termes de morbidité et de mortalité. Parallèlement, les inégalités se manifestent tant du point de vue de la prévalence de certaines pathologies que dans l’accès aux soins ou dans les effets différenciés de politiques de santé publique, qui affectent inégalement les diverses catégories de la population.

Maladies, représentations et comportements - 2

La sociologie de la santé se consacre encore à la façon par laquelle les malades affrontent la maladie. Insérés dans des processus de soins, les malades doivent affronter des problèmes physiologiques, mais aussi des difficultés psychologiques car ils en viennent à s’appuyer sur certaines représentations et croyances particulières. Et ces dernières peuvent ne pas correspondre avec l’état des connaissances médicales. Mieux les comprendre permet de mieux appréhender certaines conduites qui semblent irrationnelles, à l’instar de l’arrêt volontaire d’un traitement.

On remarque également que les individus issus de milieux favorisés s’approprient plus facilement les catégories du savoir médical que les malades proches de milieux modestes. Toujours est-il que les malades adoptent des stratégies afin de mieux comprendre leurs maladies. Donner sens à sa maladie est essentiel, le malade a donc besoin de « modèles explicatifs ». Ceux-ci sont étroitement corrélés aux cultures, au point d’impacter certaines réactions organiques.

 

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