Le sport professionnel répond à des logiques sociologiques différentes du sport-loisir et amateur. Elles sont fondées sur la sélection et le recrutement d’individus selon des logiques de marché et de performances, reposant sur les besoins des structures professionnelles.
Le football est un exemple de recrutement propre au sport professionnel. Il fonctionne en mobilisant des institutions spécifiques, des processus de recrutement particuliers et des acteurs, notamment des professionnels spécialisés (éducateurs, scouts), qui opèrent un maillage sélectif du territoire. L’ensemble s’appuie sur une filiarisation précoce et rigoureuse. Il n’est pas rare qu’un joueur soit présélectionné dès l’enfance et pré-recruté dès 13 ans. Au niveau des recrutements et de la formation proposée (centres de préformation et de formation, INF Clairefontaine), l’objectif est de répondre aux besoins du marché des clubs et de recruter des joueurs à des postes spécialisés (défenseur central, attaquant, gardien…) pour jouer et gagner.
En plus de l’argent généré par son statut de premier sport en termes de retombées économiques, le football fait émerger une culture professionnelle spécifique. Comme l’a défini Frédéric Rasera dans son livre Des footballeurs au travail, des carrières, des comportements, des pratiques, des croyances et des représentations propres au milieu s’y affirment, au risque de demeurer incompris en dehors du milieu du football professionnel. S’y dessine un « habitus » (Pierre Bourdieu et Norbert Elias) propre au monde du ballon rond.