En son sens classique, la technique est définie comme l’ensemble de règles définissant les moyens en vue des fins, pour produire un objet. Lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il agit techniquement, ou avec technicité, on veut dire qu’il agit de manière réglée, selon un procédé qui assure la réussite de ce qu’il entreprend.
Aristote distingue l’art (la technè, c’est-à-dire la technique) et le défaut d’art (le manque de technè) comme deux dispositions opposées selon le vrai et le faux, le correct et l’incorrect. Dans une acception moderne, notamment chez Heidegger, la technique n’est plus un ensemble de règles nécessaire à un art mais un mode de pensée. Il oppose pensée calculante et pensée méditante.
La technique est à la fois objet de libération et d’aliénation de l’homme. L’homme se libère parce qu’en facilitant le travail pénible, en gagnant du temps, il peut se consacrer à d’autres activités. Toutefois, elle peut représenter un danger pour l’homme si elle devient le seul mode de pensée. Le danger technique n’est donc pas l’accident mais la résorption de la pensée dans la technique elle-même.