De Gaulle et la France libre

À l’issue de la drôle de guerre (pas de combat entre sept 1939 et mai 1940), la France est rapidement défaite ; le 17 juin, le maréchal Pétain demande l’armistice.

De Gaulle, promu général quelques semaines plus tôt, s’est exilé à Londres. Dès le lendemain, il lance à la BBC (radio britannique) son célèbre appel à la résistance, qui n’a pas été conservé au format audio. Mais le texte est resté fameux, bien que peu de Français l’aient écouté (beaucoup n’avaient pas l’idée de se brancher sur la radio britannique au vu du contexte).

Le général appelait toutes les bonnes volontés à quitter le sol de la France et à le rejoindre. C’est la naissance de la France libre, la résistance extérieure.

De Gaulle s’appuie à la fois sur les Alliés (États-Unis, Canada, Australie, Royaume-Uni) mais aussi sur les colonies, dont certaines (Afrique subsaharienne) sont restées loyales à son égard (Afrique Équatoriale Française ralliée de fait dès 1940) ; d’autres colonies finissent par basculer de son côté, comme les Antilles, la Guyane et la Tunisie en 1943.

L’Allemagne et les forces de l’Axe ne parviennent pas à occuper ces colonies.

Les Forces Françaises Libres, créées en 1940, peuvent appuyer les Alliés dans leurs opérations, notamment lors des débarquements (Sicile en 1943, et surtout Normandie le 6 juin 1944 et Provence le 15 août 1944).

De 10 000 combattants à la fin de l’année 1940, elles représentent 54 000 personnes en juillet 1943. Des personnalités célèbres en font partie, comme l’aviateur Antoine de Saint-Exupéry.

De Gaulle se revendique comme le chef d’État de la France, en exil. Pour lui, la France de Vichy (État français) n’est pas légitime et la IIIe République ne s’est pas interrompue en 1940.

Le Conseil National Français créé en 1941 constitue un embryon de gouvernement. En 1943, il change de nom (Conseil Français de Libération nationale) et s’installe à Alger.

De Gaulle cherche surtout à coordonner la résistance extérieure de la France Libre avec la résistance intérieure (maquis, etc.) structurée autour des Forces Françaises de l’Intérieur depuis qu’il a envoyé en 1942 le préfet Jean Moulin (arrêté à Caluire près de Lyon et torturé à mort en 1943) unifier les réseaux de résistance sur le sol français, en créant le Conseil National de la Résistance.