Le site de Kourou a été choisi par la France en 1964 du fait de sa proximité avec l’Équateur, ce qui est un atout fondamental lorsqu’on veut lancer des engins spatiaux. Le site s’est progressivement développé grâce à la coopération européenne : il est placé sous l’autorité de l’Agence Spatiale Européenne et son dynamisme est en grande partie lié à la réussite des différents programmes Ariane depuis 1973.
À l’heure actuelle, le centre spatial guyanais est un des plus importants au monde (plus de 250 lancements de fusées Ariane). Cette réussite attire des acteurs extérieurs : des équipes russes sont maintenant présentes car des fusées Soyouz décollent depuis la Guyane. Cependant la concurrence est rude à l’échelle mondiale, notamment face aux États-Unis (puissance spatiale dominante) et à la Chine (puissance montante). Le site guyanais doit donc en permanence se moderniser pour rester compétitif.
Depuis le démarrage du projet, le centre spatial a apporté emplois et richesse à la Guyane (15% du PIB). S’il a redoré l’image d’un département ultra-périphérique connu jusque-là uniquement pour son bagne, le site reste un îlot de prospérité dans un environnement marqué par la pauvreté. Les contrastes entre Kourou et le reste de la Guyane (notamment l’intérieur enclavé) sont criants. De même à Cayenne, les quartiers favorisés où habitent une partie du personnel s’opposent aux quartiers défavorisés où les populations locales ou immigrées (Brésiliens, Haïtiens) sont confrontés à des difficultés sociales particulières, auxquelles se sont ajoutées les conséquences de l’épidémie de COVD-19.