Exemple de collaboration familiale
Les fresques de la cathédrale de Spoleto (1467-69) retracent les épisodes de la Vie de la Vierge. Peintes par Filippo Lippi qui mourut avant l’achèvement des fresques et elles seront achevées par son fils Filippino Lippi qui les termina fin 1469, il n'avait que 12 ans à cette époque. Filippino Lippi entre ensuite dans l'atelier de Sandro Botticelli en 1475 qui lui-même avait été l'élève de Filippo Lippi


Exemple de collaboration posthume
Dans l’église Santa Maria del Carmine de Florence, Filippino Lippi est choisi pour terminer la décoration de la chapelle Brancacci qui avait été interrompue à la mort de Masaccio, survenue en 1428. Il peint (en 1484-1485) trois fresques du cycle consacré à la vie de Saint-Pierre.

La collaboration artistique n’est pas une spécificité de l’art contemporain : la réalisation des polyptyques du XIVe et du XVe siècles ou les grands cycles décoratifs de la Renaissance qui répondaient à des commandes provenant de toute l’Europe comme celles confiées à Pierre Paul Rubens à l’âge Baroque, ont nécessité la collaboration d’une équipe parfois considérable d’artistes et d’artisans réunis autour du génie concepteur.
En règle générale, on retrouvait dans l'atelier du XVIIe siècle, deux à trois apprentis. L'atelier de Rubens comptait sans aucun doute aussi des collaborateurs (on dirait aujourd'hui des " indépendants") et des maîtres associés, l'atelier devenait une véritable usine quand il y avait une grande commande (on dirait aujourd'hui "une charrette"). 

Il était très fréquent en sculpture de voir graviter des praticiens autour d’un maître, comme par exemple pour Auguste Rodin. Ce même Rodin qui fut l’assistant de Albert-Ernest Carrier-Belleuse, qui eut deux fils, le peintre Louis-Robert Carrier-Belleuse et Pierre Carrier Belleuse, auteur de trois panoramas dont le Panthéon de la guerre (entre 1914 et 1916), réalisé en collaboration avec Auguste François-Marie Gorguet et une vingtaine d'artistes assistants. Ce panorama était, à l’époque, le plus grand tableau du monde (45 m de haut et 402 m de large), contenant près de 5 000 portraits de notables de la guerre français et alliés. L'œuvre était exposée dans un bâtiment spécialement édifié pour la contenir, à côté de l'hôtel des Invalides à Paris.

Aujourd'hui encore, des ateliers d'artistes regroupent différentes formes de collaborations : Wim Delvoye qui dessine sur ordinateur et fait réaliser ses œuvres en bois ou acier par des artisans indonésiens ou des usines européennes ou encore les ateliers-entreprises comme celui de Jeff Koons ou Takashi Murakami.