Avec les expositions « Le Rêve des formes. Arts, Sciences, etc. » au Palais de Tokyo en 2017 ou encore « Artistes & Robots » au Grand Palais en 2018, les exemples artistiques qui assimilent, s’approprient, réorientent les connaissances scientifiques et de technologies pour créer sont légion. Avec Léonard de Vinci, émerge la figure de l’artiste chercheur, ingénieur, inventeur, explorateur, humaniste. Les collaborations entre artistes et scientifiques, mettant en partage leurs connaissances, s’influençant de façon réciproque, jalonnent toutes l’histoire de l’art.

C’est bien l’invention de la peinture à l’huile au XVe siècle qui a permis à Delacroix ou Vermeer de réaliser leurs chefs-d’œuvre, l’invention du tube de zinc qui a permis aux artistes de sortir de leur atelier et de goûter au plaisir du pleinairisme ou encore l’invention de la photographie dans l’émergence de l’Impressionnisme, celle des machines dans le Futurisme ou encore celle du cinéma. Code informatique, robotique, neurosciences… aujourd’hui comme hier, la science ouvre le champ des possibles, donnant aux artistes les clés et les outils pour penser le monde.

Chercheurs, inventeurs, expérimentateurs, artistes et scientifiques sont animés par une quête semblable : repousser les frontières de notre connaissance. 

Les collaborations entre artistes et scientifiques, avec les œuvres d’artistes-scientifiques comme Laurent Derobert, un mathématicien existentiel concevant des équations comme des poèmes, ou Orlan, à l’origine de nombreuses opérations/performances de chirurgie esthétique sur son propre corps, ou encore Hicham Berrada qui, dans Présages, stimule des réactions chimiques dans des bocaux de verre brouillent les frontières et mettent au monde des objets hybrides, remettant en cause la dichotomie art/science qui relève du cliché et non d’une réalité.