À côtés des grands classiques tels que Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, considérées comme la 1ère œuvre du genre au XVIIIe siècle, Les Confessions d’un enfant du siècle d’Alfred de Musset, Les Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand datant du XIXe ou encore au XXe siècle, Le Journal d’Anne Frank, La Promesse de l’Aube de Romain Gary, Enfance de Nathalie Sarraute... pour se raconter, les artistes ne se sont pas limités simplement aux récits.
Dans Mauss, Art Spiegelman transpose le récit autobiographique de son père rescapé des camps de concentration en roman graphique. Les chats sont les nazis et les juifs des souris. Cette bande-dessinée au carrefour de nombreux genres tels que les mémoires, le témoignage et l’autobiographie sera primée en 1992 du Prix spécial Pulitzer. Aujourd'hui, certains musées exposent des planches originales de Mauss. Avec Persepolis, Marjane Satrapi utilise également la forme du roman graphique pour nous relater son enfance et son adolescence bouleversées par la révolution islamique en Iran. En 2007, Persepolis a été adapté en film d’animation et a connu un succès retentissant. Grâce aux illustrations, les auteurs peuvent aborder des sujets graves sans exposer une violence directe à leurs lecteurs. En outre, leurs œuvres peuvent toucher un public bien plus large.
Dans L’Esquisse d’une vie, ouvrage paru en 2014, Sébastien del Grosso mêle photographie, dessin et peinture et nous livre des sketches, c’est-à-dire des tranches de vie à travers lesquelles il illustre ses états d’âme. Avec cette œuvre, le récit cède place à l’image mais l’artiste s’inscrit dans la lignée des autoportraits en renouvelant les techniques des peintres traditionnels.
À l’heure du numérique, il n’a jamais été aussi facile et « tendance » de se représenter. L’usage désormais banal du selfie en est la preuve. Toutefois, sommes-nous toujours conscients de l’impact des images véhiculées via internet ?