Début des revendications politiques, juridiques et sociales des femmes : 1848-1914
Le statut légal des femmes est fixé par le Code Civil de 1804. Il évolue peu au cours du XIXe siècle : les filles sont sous l’autorité de leur père d’abord, de leur mari ensuite. Elles ne peuvent agir en justice ou disposer de leurs biens. Les femmes non mariées ont plus de droits mais moins de considération : elles sont accusées de participer à la dépopulation du pays.
En 1848, les femmes sont exclues du suffrage universel par la IIe République. Elles restent largement sous la domination des hommes. Leur intégration dans la société est très faible : elles sont paysannes, ouvrières sous-payées ou servantes dans les villes. Quand elles appartiennent au milieu bourgeois, leur rôle social s’arrête à celui de maîtresse de maison, d’éducatrice des enfants. Elles s’occupent parfois des bonnes œuvres ou accompagnent leur mari lors des réceptions ou des soirées en villes. Les pionnières de la lutte pour les droits des femmes existent cependant : à partir de 1848, Eugénie Niboyet fait paraître le premier quotidien consacré exclusivement aux droits des femmes, La voix des femmes.
En 1861, Julie-Victoire Daubié est la première jeune fille à présenter et obtenir le baccalauréat qu’elle a préparé seule. En 1875, Madeleine Brès est la première femme à soutenir une thèse de médecine en France. En 1903, Marie Curie obtient le prix Nobel grâce à l’intervention de son mari Pierre qui était le seul lauréat dont le nom avait été donné au comité Nobel par l’Académie des sciences française.