Débuts de la IIIe République : 1870-1914
Après la défaite de la France face à la Prusse en 1870 et l’abdication de Napoléon III, la République est proclamée pour la troisième fois. Très fragile pendant près de dix ans, elle finit par s’installer durablement et s’enracine dans la culture politique française. Alors qu’elle a surmonté de graves crises et résisté pendant la Première Guerre mondiale, elle ne survit pas à la défaite de 1940 et est remplacée par le régime de Vichy.
L’enracinement de la culture républicaine
Si la République est le régime choisi en 1870, elle n’est pas pour autant une idée majoritaire en France à l’époque : les oppositions sont nombreuses du côté des royalistes et de l’extrême-droite tandis que le monde ouvrier se montre circonspect face à cette république « bourgeoise ».
Les partisans de la république vont donc imposer et enraciner progressivement les valeurs de ce régime, à commencer par la défense des libertés fondamentales : la liberté individuelle, la liberté d'expression et l'égalité. Ces valeurs sont l'enjeu du procès de Dreyfus, un militaire juif accusé à tort de trahison. Elles expliquent l'engagement de Zola qui cherche à les défendre en défendant le capitaine Dreyfus.
Plus largement, les Républicains cherchent à faire triompher les principes de progrès et de la raison, notamment à travers l’école et la modernisation de la France (l’électricité, le métro, etc).
Des symboles sont créés ou réaffirmés pour permettre la communion de toute la Nation autour des valeurs républicaines. La Marseillaise devient l’hymne national en 1879 alors qu’elle avait été interdite après 1815 ; Marianne, emblème de la République de 1792 devient une allégorie du régime républicain hérité de la révolution, comme le rappelle son bonnet phrygien. Son buste remplace petit à petit celui de Napoléon III dans les mairies à partir de 1877. On la retrouve aussi sur les pièces de monnaie ou sur les timbres. Enfin, à partir de 1880, la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » est gravée au fronton de tout bâtiment public tandis qu’on décide que la fête nationale sera fixée au 14 juillet.