Définition
Un déficit hydrique signifie que la demande en eau est supérieure aux réserves disponibles.
Les chercheurs estiment qu’en 2030 sur la planète, cet écart entre besoins et ressources sera de 40%.
L’eau dans le monde : quelques chiffres clef
L'eau est disponible en abondance sur Terre. Non seulement la planète en est recouverte à 72 %, mais en vertu du cycle de l'eau (constitué des 6 étapes suivantes : évaporation, transpiration, condensation, précipitations, ruissellement, infiltration, circulation souterraine), c'est une ressource inépuisable dont le stock est constant. On appelle cette masse d’eau, l’hydrosphère.
Mais à 97,5%, cette eau est avant tout salée et donc impropre à la consommation par l’homme !
Les 2,5% restant sont de l’eau douce, dont moins de 1% seulement, sous forme liquide, est accessible à l’homme. Une autre partie, sous forme solide, se trouve principalement dans les calottes polaires (attention, la banquise est constituée d’eau salée, les icebergs d’eau douce). L’Antarctique contient ainsi 61% des réserves d’eau douce de la planète.
Les autres ressources en eau liquide proviennent des cours d’eau (rivières, torrents, lacs, etc.) - ainsi le lac Baïkal, situé dans le sud de la Sibérie, représente le plus grand réservoir naturel d’eau douce liquide au monde avec 23 000 milliards de mètres cubes d’eau - et des nappes souterraines (dont provient 62% de l’eau potable en France, par exemple).
Vers une pénurie en eau ?
Si le stock d’eau est constant, les besoins en eau sont de plus en plus importants d'une part car la population mondiale augmente (nous sommes aujourd’hui 7 milliards d’hommes sur Terre et serons 9 milliards en 2050), et d'autre part car les usages de l'eau se multiplient. Ainsi l'humanité consomme annuellement 4 milliards de mètres cubes d'eau, soit trois fois plus qu'en 1950. A ces facteurs s’ajoute également le réchauffement climatique.
L'eau ne sert en effet pas qu'à s'hydrater. Elle est aussi utilisée par l'industrie, l'agriculture, qui est la première consommatrice d’eau sur Terre (70 % destinés à l’irrigation des cultures).
Elle est surtout inégalement disponible. Ainsi 9 pays se partagent 60% des ressources en eau douce. Dans le même temps, certains pays ne bénéficient que de très faibles ressources, comme c’est le cas dans le Nord de l'Afrique, au Proche et au Moyen-Orient notamment.
On parle de stress hydrique quand une personne dispose de moins de 1700 m3 par an. Et on évoque la pénurie hydrique quand la quantité d’eau disponible est inférieure à 1000 m3 d’eau. On estime que cette situation concerne 1,4 milliard de personnes dans le monde. Dans certains pays (Egypte, Lybie), on descend même en dessous de 500 m3 par personne. D’ici à 2050, jusqu’à 5,7 milliards de personnes pourraient vivre dans des zones en pénurie d’eau au moins un mois par an.
Dans certains endroits, la crise hydrique est telle que le jour zéro (Day Zero), c’est-à-dire le jour où il n’y aura plus aucune goutte disponible se rapproche de plus en plus. Ainsi, suite à d’importantes sécheresses, la ville du Cap en Afrique du Sud l’a frôlé en 2018. Elle a réussi à le retarder en adoptant des mesures drastiques de restrictions.
Des solutions pour demain
Au-delà des mesures prises pour économiser l'eau et lutter contre le gaspillage, de nombreuses techniques sont développées à travers le monde pour préserver et/ou augmenter les réserves d'eau douce.
Pour garantir la sécurité de leur approvisionnement en eau, de nombreux pays ont construit des barrages (barrage d’Assouan en Egypte, des Trois-Gorges en Chine, etc.) qui retiennent l'eau des fleuves avant qu'ils ne se jettent dans la mer.
D'autres ont recours au dessalement de l'eau de mer pour lutter contre l'aridité (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Israël, Espagne, etc.).
D’autres pays récupèrent et traitent les eaux usées pour irriguer les cultures ou les recycler en eau potable (c’est le cas en Californie, à Singapour, au Ghana, etc.).
D’autres enfin procèdent à des pompages d’aquifères, des transferts d’un bassin versant vers un autre (comme à la Réunion), etc.
Mais ces différentes techniques sont souvent très onéreuses, accroissant encore l’écart entre pays riches et pays pauvres.
Au-delà, la grande question soulevée par ces pénuries est la marchandisation de l’eau et la spéculation déjà en cours sur cette ressource vitale pour l’humanité.
Info bonus
Une citation : "A l'échelle cosmique, l'eau liquide est plus rare que l'or. Pour la vie, elle est infiniment plus précieuse". (Hubert Reeves, astrophysicien canadien).