Dans notre combat contre la sélection naturelle, contre la dégénérescence, contre la nature elle-même, il est nécessaire de définir des limites afin de mettre un frein à une quête effrénée contre la vieillesse et la mort. Là encore, la littérature et le cinéma se sont emparés de ces thèmes pour éveiller nos consciences.
Dès le XIXème siècle, avec le docteur Frankenstein dans Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley ou l’inventeur Thomas Edison pour L’Eve Future de Villiers de l’Isle-Adam, les écrivains s’interrogeaient sur l’éthique, c’est-à-dire la conduite morale du scientifique. En effet, dans les deux œuvres, il s’agit de recréer un être humain. Quant à Andrew Nicol, avec Bienvenue à Gattaca, le réalisateur nous questionne dans son film sur les dérives de l’eugénisme – méthodes et techniques visant à améliorer notre patrimoine génétique – puisque leur société établit une distinction entre les enfants naturels et ceux qui ont été minutieusement conçus grâce à la sélection in vitro de leurs gènes. Clonage thérapeutique, saviour sibling – littéralement frère ou sœur sauveur – prothèses futuristes, nanotechnologie, la science d'aujourd’hui semble rejoindre la fiction d’hier.