La décentralisation initiée dans les années 1980 a augmenté le nombre d’acteurs impliqués dans l’aménagement du territoire. Cette situation suscite des conflits plus nombreux car chaque acteur tient à ce que l’on tienne compte de ses intérêts, qui sont parfois contradictoires.
Le Conservatoire du littoral, établissement public créé en 1975 pour protéger les espaces naturels et les paysages des rivages des mers et des lacs, en est un bon exemple. Son rôle est d’acheter des sites particulièrement fragiles et de les transformer en domaines protégés. Les terrains acquis sont restaurés avant d’être confiés aux collectivités territoriales (commune, département) sur le territoire desquelles ils se trouvent. Ce sont elles qui se chargent d’entretenir et de gérer le domaine protégé.
En outre, le Conservatoire du littoral lève également des fonds auprès de l’Europe et des collectivités territoriales concernées pour racheter certains terrains. L’Etat (dont dépend le Conservatoire du littoral), l’Europe et les collectivités territoriales coopèrent donc pour aménager le territoire. La politique du Conservatoire du littoral ne convient pas à tous les acteurs des territoires.
En effet, il est impossible de construire ou de développer une activité industrielle dans les zones protégées. Le Conservatoire du littoral se voit donc parfois reprocher de freiner le développement économique et le tourisme dans les régions où il intervient et donc d’empêcher la création d’emplois.
Le Conservatoire répond à ces critiques en expliquant que la protection du littoral rend les territoires concernés plus attractifs pour les touristes et créent de nouvelles activités économiques. L’aménagement du territoire suscite donc des tensions car il est difficile de concilier protection de l’environnement et développement économique.