Depuis les lois Auroux (1982), les salariés sont encouragés à exercer leur citoyenneté sur leur lieu de travail. Leurs droits sont étendus et ils disposent de la possibilité de s’exprimer individuellement, mais aussi d’agir collectivement sur leurs conditions d’emploi et de travail, sur le contenu de celui-ci et même sur sa finalité grâce aux institutions représentatives du personnel (syndicats), qui se développent, aux CHSCT (Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) et à la négociation collective.
Lorsque cette dernière aboutit, l’entreprise s’apparente à une société démocratique où la décision est partagée et non imposée aux salariés.
Les salariés ont par ailleurs le droit d’exprimer leur mécontentement, des revendications ou une opposition à leur direction en faisant grève. Néanmoins, ce droit ne peut être exercé que dans le respect de certaines conditions : les grévistes doivent prévenir de leur mouvement en déposant un préavis.
Dans certains secteurs, un service minimum doit être assuré malgré la grève (transports), ce qui réduit son pouvoir de nuisance, et des retenues sur salaire sont pratiquées à l’encontre des grévistes. Le niveau élevé du chômage et la mondialisation, qui expose les entreprises à une concurrence plus vive, conduisent les partenaires sociaux à réfléchir à l'accroissement de la flexibilité du travail.
Cette réflexion est pertinente économiquement, mais elle doit intégrer le problème de la sécurité de l’emploi pour ne pas faire reculer les droits et les devoirs du salarié qui conditionnent l’exercice de sa citoyenneté au travail.