Le metteur en page a pour mission de faciliter l’appropriation du message de son client. Il doit veiller à rendre lisibles les informations en hiérarchisant les textes autour des visuels le cas échéant.

L’empagement

Pour faciliter la lecture, la page, définie par la largeur et la hauteur d’une feuille, doit être pourvue de marges appelées blancs d’empagement. Nous distinguerons :

  • les marges verticales : blanc de tête (T) et blanc de pied (P) ;
  • les marges horizontales : gauche et droite pour les feuillets mobiles (affiche) ou petits fonds (PF, côté pli) et grands fonds (GF, côté coupe) pour les produits reliés (livres).

La largeur de page déduite des marges latérales se nomme la justification tandis que verticalement, nous parlons de hauteur d’empagement.

On applique une symétrie entre la page paire (gauche) et la page impaire ou belle page (droite). Dans l’usage courant, les brochures comportent des grands fonds et blanc de pied plus étendus pour que la prise en main du produit ne masque pas les textes et images.

Notez également que les titres courants (rappel du titre de l’ouvrage ou du chapitre), et folios (numéros de page) sont placés dans les marges.

Fonds perdus

Cette zone, qui entoure la page, accueille le débordement des fonds colorés, images et tout autre élément graphique pour assurer un façonnage de qualité. Lors de la mise au format fini du produit imprimé sur le massicot, une coupe décalée d’un dixième de millimètre ou un léger défaut de rectification à l’impression, crée un liseré blanc inesthétique. Pour faciliter le travail du façonnier, il est d’usage de prévoir des fonds perdus de 3 à 5 mm à l’emplacement des coupes.

Le Canon des ateliers

Cette règle, applicable à tout produit relié, aide le metteur en page à valoriser les marges. On distingue néanmoins les imprimés courants des ouvrages de luxe. Ces derniers sont plus aérés.

Il s’agit de répartir le blanc suivant ce principe :

  • justification = 3/4 (courant) ou 2/3 (luxe) de la largeur de page ;
  • répartir le blanc restant en largeur à raison de 4/10 (PF), 5/10 (T), 6/10 (GF) et 7/10 (P).

Les modes de composition

La répartition du texte sur la justification est le plus souvent dite :

  • au fer ou en drapeau (appuyé à gauche ou à droite) : aligné sur un côté et flottant de l’autre ;
  • justifié à gauche : aligné des deux côtés, excepté la dernière ligne.

Ce sont les modes les plus répandus.

Les césures

Les coupures de mot contribuent à harmoniser la valeur des blancs intermots. Elles limitent les lézardes dans les pavés de texte. On en autorise deux consécutives voire trois exceptionnellement. Elles sont :

  • interdites dans les compositions au fer ;
  • obligatoires dans les compositions justifiées.