La morale est faite de divers principes, de normes indiquant ce qui est bien et ce qui est mal en matière d’action et de pensée. Elle s’incarne donc dans des devoirs, des valeurs. Une société se donne une morale afin de réguler individuellement et collectivement les conduites. Elle est donc supposée s’imposer aux consciences.
Les principes constitutifs d’une morale changent en fonction des temps et des lieux, selon les cultures, les croyances, les conditions de vie et les besoins. Ils s’inspirent en général des données jugées positives pour la survie et le développement du peuple, de la société. Mais il existe également une morale que l’on qualifie d’ « universelle » car l’on estime que son contenu devrait s’appliquer à tous, partout sur Terre et à tout moment.
On confond souvent la morale avec l’éthique. Ces termes sont régulièrement compris tels des synonymes. Cependant, en philosophie, l’éthique relève davantage d’une approche individuelle, d’une autorégulation de l’individu, quand la morale est extérieure, imposée par le corps social à ses membres. Mais les principes de l’éthique et ceux de la morale se recouvrent très généralement.
On distingue en général deux grandes conceptions de la morale : la première, objectiviste, considère que les règles morales ne dépendent pas de l’homme mais sont les fruits des lois de la nature, de commandements de Dieu ou des lois de la raison. La morale suppose dès lors un caractère universel, éternel, absolu, normatif. L’autre approche, relativiste, estime que les valeurs morales ont une origine humaine. Elles sont définies par la société elle-même et varient donc d’une société à une autre. Elles sont souvent données comme héritage historique et perpétuées par conformisme.
Enfin, il n’existe pas de morale sans philosophie morale, qui examine et critique le contenu de cette morale, tâchant d’éclairer les choix des individus et de les amener à davantage penser par eux-mêmes. Il s’agit avant tout de pouvoir répondre aux deux questions suivantes : Que dois-je faire ? Quelles sont les limites à mes actions ?
Les philosophes divisent la morale en trois domaines :
- Méta-éthique : la recherche des origines et du sens de nos concepts moraux ;
- Morale normative : l’étude des critères de nos comportements (habitudes, devoirs, conséquences de nos actes) ;
- Morale appliquée : l’application des deux premières à des problèmes spécifiques, controversés et actuels (comme, par exemple, le réchauffement climatique, les droits des animaux ou la révolution numérique).