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Le monde rural en France du début du XIXe siècle à 1970

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L’évolution du monde rural en France au XIXe siècle

Le XIXe siècle est une période de modernisation pour l’agriculture française : la pression démographique implique défrichements en montagne, intensification grâce aux engrais, à l’introduction de nouvelles cultures (luzerne, pomme de terre, betterave sucrière) et au développement d’un élevage plus spéculatif. Pendant la seconde moitié du siècle, le chemin de fer permet aux productions de voyager plus rapidement et sur des distances plus longues, incite certaines régions à se spécialiser : maraichage (Comtat Venaissin), viticulture (Languedoc), élevage laitier (Normandie)… Des forêts artificielles sont aménagées dans des régions peu fertiles (Champagne Crayeuse ou Landes de Gascogne).

Cette modernisation s’accompagne d’une certaine mécanisation et d’une augmentation de la taille moyenne des exploitations. C’est le début de l’exode rural : les paysans ne pouvant suivre cette évolution sont attirés par les emplois offerts par le décollage industriel.

Si le milieu du XIXe siècle est considéré comme « l’âge d’or du monde rural français », la fin du siècle est marquée par de graves crises. Les prix baissent du fait des importations venant des pays neufs, ce qui conduit les gouvernements à augmenter les droits de douane. La viticulture est ravagée par les épidémies d’oïdium, de mildiou et de phylloxéra.

L'évolution du monde rural en France au XXe siècle

Les ruraux représentent encore 56% de la population totale en 1911 et 38,5% des actifs. Cependant, chaque année, les campagnes perdent environ 35 000 habitants, notamment les ouvriers agricoles.

L’essor des transports et notamment du réseau ferré bouleverse aussi les campagnes : le train permet d’écouler les productions agricoles, de découvrir des idées nouvelles au contact de la ville (le salon de l’agriculture), de diffuser les machines et les engrais. Petit à petit, l’usage de semoirs et de faucheuses mécaniques ainsi que de moissonneuses à vapeur se répand. L’utilisation d’engrais permet de supprimer la jachère et d’augmenter les rendements : la production agricole augmente.

Les territoires agricoles qui pratiquaient la polyculture se spécialisent. L’agriculture commerciale se développe rapidement.

En revanche, avec la Première Guerre mondiale, le monde paysan connaît une véritable saignée. Pendant quatre ans des millions d’hommes sont absents des campagnes et laissent les femmes, les enfants, les vieillards et les hommes non mobilisés devenir les nouveaux cultivateurs du pays.

À l’issue de la guerre, plus de deux millions d’hectares sont dévastés ou abandonnés. On estime par ailleurs que 500 000 à 700 000 paysans sont morts, auxquels il faut ajouter près de 500 000 blessés, soit quelque 20% des jeunes hommes issus des campagnes.

Les monuments aux morts fleurissent dans des villages qui amorcent leur déclin.

Célébré et promu par le Régime de Vichy, le monde paysan est en outre mal vu pendant la Seconde Guerre mondiale à cause du marché noir.

Après 1945, le monde agricole amorce une véritable « révolution silencieuse » marquée par un exode rural massif, notamment de la Bretagne et du Massif central vers les grandes villes et leurs banlieues. Cet exode s’explique par la modernisation de l’agriculture qui nécessite dès lors moins de main-d’œuvre mais aussi par le déclin du village et du mode de vie paysan. Les paysans peinent à trouver des femmes qui souhaitent vivre à la campagne et les jeunes privilégient le confort et la modernité de la ville.

Si on compte encore 10 millions d’actifs agricoles en 1945, il en reste à peine 500 000 aujourd’hui, soit 1,5% de la population active.

La modernisation de l’agriculture (mécanisation, engrais) et le déclin du monde paysan ont conduit à une concentration des exploitations : 60 % des exploitations françaises de moins de 20 hectares ont disparu entre 1967 et 1997, tandis que le nombre de celles de plus de 50 hectares a quasiment doublé. Cette modernisation a aussi conduit à une hausse de la productivité spectaculaire : là où 10 travailleurs agricoles nourrissaient 55 personnes en 1946, ils en nourrissaient 260 en 1975.

Parallèlement, la désertification a conduit à une véritable « diagonale du vide » du nord-est au sud-ouest de la France.

La ferme est remplacée par l’exploitation agricole et le paysan devient agriculteur.

L’agriculture de subsistance disparaît au profit d’une agriculture intensive et commerciale (élevage porcin en Bretagne, céréaliculture dans le Bassin parisien). Pour diversifier les revenus, certains se lancent dans l’agriculture biologique ou le tourisme rural.

La France est aujourd’hui la première puissance agricole de l’Union européenne et le deuxième exportateur mondial derrière les États-Unis.

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