Dans ce monde qui va vite, très vite, trop vite, ce monde des villes qui s’étalent et changent à toute vitesse, des transports rapides où l’on s’entasse dans des rames ou des bouchons, ce monde hyperconnecté, pollué, où l’on est sans cesse sollicité, ce monde où l’on court après le progrès, l’argent, le confort, les produits marchandisés, la mode, la normalisation, dans ce monde, certains éprouvent parfois le besoin de s’échapper du quotidien et d’adopter un autre rythme.
Il s’agit parfois simplement de prendre le temps de contempler ce qui nous entoure, parfois de se replier sur soi, parfois de s’échapper pour un temps ou pour toujours, parfois de se révolter contre l’ordre établi. Que ce soit dans la littérature, le cinéma ou la vraie vie, les expériences sont nombreuses pour adopter une cadence à contre-temps du rythme endiablé de la société moderne. Souvent, il s’agit de se reconnecter à la nature et aux relations sociales et familiales simples, et d’adopter un autre rapport au temps.
On peut citer plusieurs expériences de vie à contretemps comme les écovillages, où plusieurs personnes décident de s’associer pour vivre en communauté dans des villages en harmonie avec la nature. Ces personnes décident de vivre de façon alternative en totale autonomie ou adoptent un entre-deux en continuant par exemple à travailler en ville et en envoyant leurs enfants à l’école. On a par exemple Le petit peuple du bocage dans l’Allier, le Hameau léger de Logères en Ardèche, Tifolk sur les Côtes d’Armor, la Vieille Valette et la Belle Verte dans le Gard, Eotopia dans la Saône-et-Loire, etc. Il en existe bien d’autres à travers le monde. Ce type de vie en communauté qu’on pourrait dire « à l’ancienne », se développe aussi dans les ZAD (Zone à Défendre) avec un combat d’opposition politique plus explicite.
D’autres décident d’aller à contre-courant de la société moderne en s’isolant de tout, avec toujours cette idée de retour à la nature et de déconnexion de la société de l’immédiateté. Cette expérience dure parfois quelques jours afin de se ressourcer, parfois quelques mois, parfois quelques années, et parfois toute une vie. Parallèlement, des personnes décident de vivre dans la société mais sans en suivre les codes de la normalité, passant pour des marginaux, des excentriques, des inadaptés voire des fous, ou bien encore des anarchistes ou autre groupe à l’écart de la « bien-pensance ».
Généralement, cette volonté d’aller à contre-courant s’accompagne souvent d’une pensée politique liée à l’écologie. Ce retour à la terre est notamment défendu par les altermondialistes et des personnalités telles Pierre Rabhi. Par ailleurs, dans une logique consumériste, la mode du « slow life » s’est développée, pouvant amener à des dérives de ces façons de vivre.