L’existentialisme apparaît en France en 1937 avec l’ouvrage Être et Avoir de Gabriel Marcel. De lui vient l’idée que l’homme est un « être en situation ». Dans le courant existentialiste, l’homme se construit par lui-même, par ses actions et ses choix. Tout est alors choix : même ne pas choisir devient un choix. C’est dans cette idée existentialiste que l’on retrouve le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir (1949) d’où est tirée la célèbre citation : « On ne naît pas femme, on le devient. »
Ainsi, lorsque l’on vient au monde, on arrive du néant, on n’est rien, et c’est par nos actions et nos choix que l’on va se construire toute notre vie durant, jusqu’à retourner au néant. Martin Heidegger influence l’existentialisme par son idée de penser l’homme de façon temporelle, c’est-à-dire en partant de l’idée qu’il est un « être-vers-la-mort », un être mortel, et qu’il faut étudier non pas le fonctionnement de cet être vivant mais analyser sa vie, comment il construit celle-ci à travers les années jusqu’à ce qu’elle s’achève. D’une certaine façon, par cette mortalité se développe l’idée que la vie est quelque chose d’absurde.
Par ailleurs, dans l’idée d’avoir le choix pour tout, il y a la liberté de l’homme. Cependant, celle-ci est conditionnée aux autres, puisque les autres doivent pouvoir jouir de la même liberté. Pour Sartre, toute personne affirmant qu’elle n’a pas eu le choix fait preuve de mauvaise foi. Ce sont les actions de chacun qui déterminent qui nous sommes : on peut être né pauvre et devenir quelqu’un de riche et d’important, ou inversement être né riche et tomber dans la misère.
Cependant, cette idée d’avoir le choix en permanence fait naître l’angoisse chez l’homme qui a conscience de sa situation dans le monde, comme le développe le philosophe danois Soren Kierkegaard au XIXe siècle. Sartre reprend cette idée pour y associer le fait que cette angoisse est due au fait que l’action d’une personne peut influencer la marche du monde, même à une petite échelle. Il prend l’exemple suivant : si je décide de me marier à une seule femme et d’avoir des enfants, dans ce choix individualiste je soutiens pour l’ensemble de l’humanité le modèle de la monogamie.
Pour résumé, les valeurs défendues par l’existentialisme sont que l’homme se construit par ses actions, qu’il est totalement libre de ses choix pour se construire tout au long de sa vie jusqu’à sa mort, mais qu’en cette liberté il se doit de respecter celle des autres et assumer ses choix, ce qui peut être angoissant. Finalement, ce n’est que lorsque l’homme meurt que l’on peut dire ce qu’était son œuvre, sa vie, puisque chaque choix est subjectif et ne peut être anticipé.