La musique, comme les autres arts, a connu des évolutions majeures au XXe siècle. Dans la première moitié du siècle, les grands compositeurs comme Claude Debussy, Maurice Ravel ou Igor Stravinsky, ont cherché à s’affranchir des règles de la musique classique et romantique en cassant les codes. Ces codes sont tout autant ceux de l’écriture musicale que des instruments utilisés et mis en avant (percussions, cuivres). D’autres ont créé du métissage en intégrant des musiques d’origine diverses au classique ou bien en mêlant plusieurs types de musiques.
Ainsi apparaît aux États-Unis le blues à la fin du XIXe siècle, dont William Christopher Handy est considéré comme le père. À la suite de cela, apparaît à la Nouvelle-Orléans le jazz, mêlant le blues à de la musique sacrée noire et du ragtime (qui mêle lui-même rythmes africains et musique classique européenne). Le trompettiste Louis Armstrong en est un des représentants les plus célèbres et a fait évoluer le jazz par la mise en avant du soliste. Après quoi on passe au swing dans les années 1930 marqué par la forte présence de la contrebasse, puis au be-bop des années 1940 au rythme plus saccadé. Le cool jazz des années 1950 revient au calme, mais est taxé de « musique de Blancs » du fait qu’il s’inspire de la musique européenne et est joué majoritairement par des blancs. L’exil d’artistes dû aux événements européens n’est pas étranger à ce métissage. Le hard-bop vient en prendre le contrepied dans les années 1950, notamment avec Miles Davis, revenant aux origines africaines. Le jazz continue ses mutations tout au long du XXe siècle, passant par le soul jazz (Ray Charles), le jazz funk (James Brown), le jazz fusion qui naît d’un métissage avec le rock (Franck Zappa) ou encore le nu jazz utilisant les musiques électroniques en vogue dans les années 1990.
Comme pour le jazz, les évolutions techniques ont fortement influencé le monde musical. L’apparition de l’électricité apporte avec elle la création de nouveaux instruments électroniques, comme le synthétiseur, la guitare électrique et la basse électrique qui feront fureur lors de la naissance du rock'n'roll. Celui-ci apparaît aux États-Unis dans les années 1940, dans un subtil mélange de rhythm and blues, de folk, de jazz, de classique et de country. Mais il prend véritablement son essor dans les années 1960, profitant de la mondialisation culturelle qui popularise ce genre. Il se scinde alors en rock (Les Rolling Stones, Téléphone) et en pop rock (Les Beatles), d’où naissent de nombreuses déclinaisons.
La musique se veut aussi politique et contestataire de l’ordre établi. La mondialisation diffuse ainsi le reggae venu de Jamaïque (Bob Marley), qui prône la paix dans les années 1960, tandis que le punk (« dégueulasse » en argot londonien) des années 1970 naît d’un mouvement culturel contestataire opposé aux hippies, au folk et au rock (Sex Pistols). Puis naissent le hip-hop et le rap dans les ghettos américains, à l’époque des Black Panthers, dénonçant la pauvreté et la violence de ces quartiers, avant de s’exporter, et que l’on retrouve en France chez NTM ou IAM.
Les innovations technologiques de la fin du XXe siècle profitent à la naissance de la house des années 1980, qui se veut minimaliste dans sa rythmique, ainsi que de la techno qui s’appuie sur les boîtes à rythmes, synthétiseurs, platines électroniques pour créer une musique futuriste au tempo extrêmement rapide. De ces deux styles et inspirée de la culture hippie, apparaît dans les années 1990 la trance, plus rapide encore et aux mélodies répétitives et planantes.
Parallèlement, la catégorie « variété française » voit le jour, rassemblant chanson populaire, chanson française, pop. Certains chanteurs connaissent une renommée internationale, comme Barbara ou Jacques Brel. La chanson française elle-même n’échappe pas aux influences et métissages.