La Révolution numérique à laquelle on assiste depuis les années 1990, a créé un monde à l’espace-temps encore plus réduit, un monde de l’immédiateté, où tout est en accéléré, et duquel nous ne sommes pas toujours capables de suivre le rythme.
Cette Révolution numérique correspond une nouvelle ère marquée par le progrès et la diffusion des techniques numériques : informatique, Internet, intelligence artificielle (IA). On peut également trouver les expressions de « révolution technologique », « révolution Internet » et « révolution digitale ». Cependant, le terme de « révolution » est soumis à controverse, critiquée, car l’objectif d’une révolution est de permettre au peuple d’atteindre un niveau de liberté supérieur. Or, liberté et numérique ne vont pas toujours de pair, comme l’attestent les nombreux débats à ce sujet, chez les spécialistes des sciences humaines comme Jacques Ellul, et dans la population, ainsi que de nombreux scandales comme l’utilisation de logiciels espions dénoncés par Edward Snowden en 2013 (voir le film Snowden réalisé par Oliver Stone en 2016).
La Révolution numérique comporte trois étapes majeures : la démocratisation de l’ordinateur dans les années 1980, l’explosion d’Internet dans les années 1990, et l’apparition du smartphone dans les années 2000. On pourrait y ajouter la commercialisation de la réalité virtuelle dans les années 2010. Parallèlement, se développent les réseaux sociaux, les messageries instantanées telles Messenger ou WhatsApp, le courriel, les sites web toujours plus nombreux, les plateformes de vidéo à la demande ou en replay, les jeux et lieux de rencontre en ligne. Ces outils s’utilisent désormais partout et tout le temps, dans la sphère privée comme dans la sphère publique, pour le travail, la communication, le commerce, les services, les loisirs et même l’éducation/instruction. Cela permet de gagner du temps, l’homme n’a plus besoin d’attendre le moment où il pourra faire telle ou telle chose (attendre l’heure du film du soir à la télévision, attendre le rendez-vous pris de longue date au centre des impôts, passer un temps interminable dans des files d’attente pour souscrire un contrat d’eau ou de gaz, se faire livrer son repas plutôt que passer du temps au supermarché et en cuisine, etc.).
Cependant, les nouvelles technologies sont à tel point présentes qu’il n’y a parfois plus de frontière entre les différents temps, voire qu’on assiste parfois à une distorsion du temps : on travaille sur notre temps de repos, on fait du shopping sur le temps du travail, on s’instruit pendant les temps de transport, on joue pendant les temps d’école, etc. Tout est en interconnexion permanente et tout se fait de façon instantanée, rendant même parfois floue la limite entre le réel et le virtuel. Ainsi au début du développement de la réalité virtuelle, des signaux d’alerte ont été tirés pour avertir de risques pour des sujets sensibles de confondre les deux mondes. Parallèlement, cette technique permet de progresser plus facilement dans certains domaines. Par exemple en médecine, la réalité virtuelle permet aux chirurgiens de s’entraîner pour des opérations complexes.
Les arts s’appuient évidemment sur ces avancées techniques pour évoluer et pour créer de nouvelles œuvres, dans lesquelles notre rapport au monde, à l’autre, à la vie, au temps, est interrogé, notamment au travers de la science-fiction. Le 7e Art qu’est le cinéma, évolue d’ailleurs énormément en s’appuyant sur les nouvelles technologies avec le développement des effets spéciaux parfois poussés à l’extrême. La littérature elle-même se renouvelle avec l’apparition de l’autopublication sur internet entre autres. Et d’un coup tout le monde peut s’improviser artiste-photographe avec le développement des capacités techniques des smartphones et d’applications telles qu’Instagram, permettant de voyager du bout du doigt et d’échanger avec la planète entière.