Microcosme ordonné, la maison peut être un symbole du monde, du corps ou de l’être intérieur. Un proverbe égyptien dit d’ailleurs que la maison d’un homme reflète son caractère.
La maison, tout d’abord, est souvent investie d’une signification cosmique et religieuse. Par exemple, la maison traditionnelle chinoise (Ming-T’ang) est conçue en rapport avec les grands axes de l’univers. Sa porte d’entrée est orientée vers le soleil levant, la chambre du maître vers le sud. En son centre, elle relie le ciel (le toit est percé d’un trou pour l’évacuation de la fumée) et la terre (dans le sol est creusé un trou pour recueillir l’eau de pluie).
Par son organisation interne, la maison s’apparente également à un organisme. Dans la Roue de l’existence tibétaine, le corps est d’ailleurs symbolisé par une maison à six fenêtres, chacune correspondant à un sens humain.
Enfin, l’esprit des lieux peut devenir l’image d’un état d’esprit. La cave symbolise souvent les lieux retirés de la mémoire, du psychisme, où gisent des représentations qu’on préférerait ne pas avoir chez soi. La psychanalyse a ainsi investi la maison de significations. Lieu clos et protecteur, la maison elle-même a une dimension maternelle. La chambre, lieu de l’enfance ou de l’amour, ne figure-t-elle pas un désir de régression vers l’enfance ou au contraire un désir sexuel ?
Quelle que soit la pertinence de ces symboles, il est clair que les hommes n’ont jamais vu dans la maison qu’un habitat matériel. La maison est aussi, et peut-être avant tout, un lieu spirituel.