Manger, c’est souvent autre chose que juste consommer un ensemble d’aliments. C’est un moment de partage, voire de communion. Les façons de manger, les lieux et la place que l’on accorde à notre nourriture nous définissent et font partie de notre identité individuelle, sociale et culturelle. En France, les trois repas traditionnels – petit-déjeuner, déjeuner et dîner – rythment les journées : mais cette organisation n’a rien de naturel ni de commun. Elle n’est même pas partagée par nos voisins les plus immédiats : l’importance des repas n’est pas la même pour tous. Si, en France, on passe plus de 2 heures par jour à table, on n’y reste qu’environ 1h30 en Allemagne et 1h12 au Royaume-Uni ; la France est d’ailleurs le pays où l’on prend le plus de temps pour déjeuner à la pause méridienne.
Le déroulé du repas est aussi affaire d’habitudes. Nos conceptions des cuisines étrangères sont souvent faussées par la façon dont nous en prenons connaissance, telle que les restaurants dans lesquels nous pouvons la rencontrer, même si ces restaurants ne sont pas toujours authentiques et que différentes traditions s’y mêlent : les restaurants « chinois » sont souvent des mélanges de différentes traditions asiatiques, en particulier chinoises et vietnamiennes, et le service en plusieurs temps, sous forme de menu, correspond plus à nos habitudes qu’à leurs traditions. En Chine, le repas est apporté en une fois, sous forme de plats différents dans lesquels on se sert. La base du repas est généralement le riz. Différents accompagnements sont proposés : des légumes, des viandes variées (dans leurs cuissons, leurs découpes, leurs origines animales…). Si chacun a son bol et ses baguettes, chacun se sert dans les mêmes plats, à tour de rôle, en commençant par le plus âgé puis en respectant l’âge de chacun.