On associe spontanément la notion de musique à la musique classique. C’est négliger l’incroyable diversité du monde musical. De la symphonie à la musique populaire, de la musique sacrée à la musique folklorique, de la musique de chambre à la pop-music, du jazz à la musique de jeu vidéo, les usages et les formes de la musique sont innombrables. La musique n’existe pas uniquement pour le plaisir du mélomane, de l’amateur éclairé en musique classique. Elle sert aussi à faire patienter (musique d’attente ou musique d’ascenseur), à apaiser (musique zen), à endormir (la berceuse), à introduire une émission ou à faire vendre (telle est la fonction du court motif sonore qu’on appelle jingle), à mener au combat ou à la révolte, à magnifier un mariage (marche nuptiale) ou un enterrement (musique funèbre), etc.
Cette diversité des usages est inséparable d’une diversité des genres musicaux. On songe bien sûr au jazz, au blues, au rock, au rap, au reggae, à la musique électronique. On peut aussi penser à la musique de film, à la musique de fanfare, à la musique militaire… La musique classique elle-même n’est pas homogène. La musique symphonique, qui rassemble tout un orchestre, n’obéit pas aux mêmes règles que la musique de chambre, qui réunit quelques solistes. Et quelle différence entre une composition tonale comme celle de Mozart et une œuvre dodécaphonique d’Arnold Schönberg au début du XXe siècle ! Alors que les partitions de Mozart reposent sur des notes de références et obéissent à des règles d’accord strictes, la musique dodécaphonique, atonale, tend à attribuer à chaque note la même valeur.
Enfin, la musique n’est pas l’apanage des sociétés occidentales. La musique comparée fait son apparition au début du XXe siècle, facilitée par l’apparition de nouveaux moyens d’enregistrement. En 1906, par exemple, l’allemand Georg Cappellen promeut l’étude de la Weltmusik, de la musique du monde ou « world music » en anglais, afin de favoriser le métissage des cultures. Depuis, la « world music » est devenue une étiquette commerciale. Aussi l’étude des différents folklores musicaux est-elle aujourd’hui l’objet d’une science fondée dans les années 1950, l’ethnomusicologie.