Inviter quelqu’un à manger est une façon de se mettre en scène : on décide du menu, on place les gens, on décore la table… Autant de choix qui révèlent l’image de soi que l’on veut donner. Au restaurant aussi, d’ailleurs, on choisit le lieu et l’ambiance si l’on invite quelqu’un en fonction de l’impression que l’on veut donner. En outre, on surveille souvent ses propres propos : on n'évoque pas des questions intimes dans un repas d’affaires ou dans un dîner mondain, tout comme on n'aborde pas des discussions en lien avec le travail dans un dîner galant ou dans un repas de fin d’année.
Le festin est une tradition très ancienne. Peut-être même existait-il dès la Préhistoire, mais c’est dans l’Antiquité qu’il a été le plus développé : ils constituaient un événement fréquent, pour les hommes libres seulement. Ces rencontres étaient des « symposiums », de deux racines grecques qui signifient « boire ensemble » : après des nourritures peu riches, les hommes libres poursuivaient leurs discussions. Plaisirs de la réflexion, de la parole et de la chair allaient ensemble. En Grèce, puis à Rome, ces banquets ont donné lieu à une riche littérature, notamment philosophique.
De nos jours, les repas de fêtes sont l’occasion de se retrouver entre amis, entre collègues, en famille. Les occasions ne manquent pas, qu’elles soient intimes (anniversaire, mariage, retrouvailles) ou qu’elles correspondent à des dates fixées par des institutions (fêtes religieuses, commémoration nationale). Ces repas peuvent nous amener à rencontrer des gens que nous connaissions ou que nous ne connaissions pas auparavant. Ils sont un moment de convivialité particulier à une époque que l’on qualifie d'individualiste.