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Imaginaire et imagerie du corps et leur portée anthropologique

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Corps et société

Le cinéma et le star system ont amené une cassure dans la conception de la beauté : nouvelle facette du rêve américain, elle peut (et doit) être fabriquée, point de départ d’une injonction à la perfection reprise depuis par le marketing. À l’opposé, la laideur sert de repoussoir manichéen ou de figure comique, mais peut aussi soulever la compassion voire la fascination. Le beau synonyme de bon est remis en question. 

Dans les représentations artistiques, ce qui est montrable ou pas évolue avec les mœurs et les goûts de chaque époque. La nudité elle-même est considérée de façon ambiguë, suivant l’intention qu’on prête à l’auteur : artistique et noble (conception antique) ou objet de méfiance car marque possible du péché (conception judéo-chrétienne). Dans les deux cas, la part animale en nous qu’elle peut révéler nous gêne, à l’instar de toutes les autres fonctions corporelles, qui sont souvent taboues… quand sur Internet et les réseaux sociaux elles ne sont pas purement et simplement censurées.

Érotisme et spiritualité

Cinéma et publicité n’hésitent pas à mettre en avant l’érotisme des corps (surtout féminins) pour faire vendre. 

La peinture galante du XVIIIe siècle n’était pas que la marque de l’hédonisme d’une époque, elle amorçait aussi une prise de conscience philosophique et une remise en question du fonctionnement de la société, principe que l’on retrouve encore aujourd’hui, même si la notion de « libertaire » est parfois ambiguë.

Mêler philosophie et corps est un principe ancien : la symbolique ésotérique et religieuse traçait des parallèles entre l’être humain et l’univers dont il est censé être le reflet. À la Renaissance, l’intérêt pour l’anatomie s’y ajoute. De nos jours encore, les pictogrammes liés aux parties du corps permettent d’exprimer des concepts abstraits

Au Moyen-Âge et ensuite, le divin s’incarne dans des représentations humaines avec souvent une mise en avant de la souffrance. L’art abstrait fera voler en éclats la notion de « corps sacré » en abandonnant l’harmonie physique.

Corps et aliénation

Image et modèle sont liés dans notre inconscient. Les nombreuses histoires fantastiques de portraits vivants et les questions métaphysiques liées à la photographie en témoignent (Ex. : la photogénie). De même, l’artiste « possède » en quelque sorte son modèle. L’autoportrait permet de projeter l’image de soi qu’on veut donner tout en faisant passer des messages.

Le corps parfait en art est une recomposition artificielle de la réalité qui n’hésite pas à s’affranchir si besoin des lois de la nature.

Cette notion de dépassement de soi, du Ubermensch (surhomme) a plu aux régimes totalitaires, mais on en retrouve souvent une forme édulcorée dans de nombreux films avec l’archétype du (super)héros. 

Ceux qui ne suivent pas risquent d’être broyés, notamment par un travail aliénant. Le cinéma d’anticipation et ses androïdes transposent nos craintes d’une déshumanisation de la société, mais le corps-machine porte aussi en lui les espoirs d’une technologie qui nous ferait échapper à notre finitude.

 

Le corps expressif

Dans les films, le fantôme a souvent une portée métaphorique : corps immatériel, il interroge notre mémoire et nos souvenirs, nous met face à notre conscience ou propose une mise-en-abîme du cinéma et ses illusions. 

En art, l’expressivité a progressivement gagné du terrain et on est passés d’une impassibilité digne à des sentiments très humains, affichés sous l’influence du romantisme puis du marketing.

Le costume se doit d’être un compromis entre le narratif (il caractérise les personnages) et le côté pratique (les acteurs doivent pouvoir jouer librement). Certains accessoires de personnages célèbres sont iconiques.

Le corps de l’animal au cinéma est souvent teinté d’anthropomorphisme, tel un miroir de nos propres comportements, tandis que dans les autres arts, c’est le côté utile ou menaçant et sauvage qui est mis en avant.

Le corps peut servir le militantisme : on choque pour faire passer un message, souvent pour critiquer la société et ses erreurs, qu’on porte dans sa chair.

 

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