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Représentations du corps dans les arts et dans les médias

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Corps et mouvement

Il y a un paradoxe dans la mise en scène du mouvement : on le représente en le figeant (exception faite du cinéma), dans un entre-deux à la fois réaliste et artificiel. En rompant avec le figuratif, l’art moderne a plutôt tenté d’exprimer l’émotion du mouvement par les formes et les couleurs (Ex. : les futuristes). 

Dès le XIXe siècle, des pionniers comme Etienne-Jules Marey et Edison ont tenté de décomposer la mécanique du corps à l’aide de la chronophotographie et l’étude de sportifs en action, mêlant la biologie à l’art. Du temps du muet, certains réalisateurs connus comme Chaplin ont boudé la parole, considérant que l’essence du 7ème Art était dans les performances physiques des acteurs. 

Très populaires depuis trente ans, les séries médicales sont plus ou moins réalistes mais parlent souvent plus des relations humaines que d’anatomie. Sous l’influence d’émissions américaines, le corps et ses transformations ont aussi gagné la téléréalité même si la France reste sage dans ce domaine.

Le corps déconstruit

Héritiers de la chronophotographie, le montage et le cadrage « découpent » la mécanique corporelle, la recomposent. Le (très) gros plan est, par exemple, isolé des parties spécifiques du corps. En soulignant une action significative, elles deviennent moteurs de l’intrigue.

Que ce soit pour se réinventer face à la concurrence du cinéma et de la photographie ou pour rendre compte de la violence d’une époque, l’art abstrait a déconstruit la représentation classique figurative du corps. Le cinéma gore, méprisé par certains, ne lésine pas sur les effets sanglants anatomiques (parfois avec un fétichisme morbide). Les images de cadavres restent en revanche difficilement diffusables dans un journal TV, même si choquer permet parfois d’impliquer le spectateur… ou de faire le buzz. Les personnages handicapés au cinéma ont quant à eux gagné en épaisseur au fil du temps, mais sont plutôt prétexte à analyser la société, entre l’incitation au dépassement de soi et la crainte de la marginalisation. 

Corps et pouvoir

Le cinéma matérialise l’absence de différentes manières : si celle-ci est vécue comme un manque, cadrage et composition feront comprendre le vide laissé par les disparus, mais ne pas voir la personne peut devenir une menace quand la présence de celle-ci imprègne encore les lieux (Ex. : Rebecca, Hitchcock). Ne plus avoir de matérialité permet aussi une liberté narrative aux personnages en voix off et une proximité avec le spectateur

Dans la symbolique d’autrefois, le corps représentait l’Etat et le souverain, sa tête, mais les Vanités nous rappellent la finitude humaine et l’illusion du pouvoir (notamment celui qu’un beau corps nous donne). 

La psychanalyse a mis en lumière les deux pulsions contradictoires qui animent la production artistique : création et destruction. À ce titre, l’art du XXe siècle n’a pas inventé l’épure et « cassé » la représentation du corps : suivant les goûts et la philosophie du moment, l’art a toujours oscillé entre l’abstraction et le figuratif réaliste.

 

Le corps hybride

Les mythologies antiques regorgent d’êtres humains changés en animaux, plantes ou objets – ou l’inverse. Autant d’histoires que les arts ont abondamment illustrées et qui ont inspiré bien des films fantastiques. Faut-il y voir une survivance d’une forme d’animisme de temps immémoriaux ? 

En art, l’hybridation n’est pas que dans la représentation (les surréalistes en furent friands, et les effets numériques au cinéma créent de nos jours des créatures d’un réalisme bluffant) mais aussi dans le mélange des techniques. Le monstre est celui qui sort de la normale, et il peut être un moyen de s’interroger sur la société et ce qui fait de nous des êtres humains (ex. : les androïdes du cinéma d’anticipation). 

Grande consommatrice de corps parfaits retouchés, la publicité est accusée de « body shaming » (honte corporelle) et voit ses méthodes remises en question, tandis que le body art au cinéma reste souvent représenté de manière assez caricaturale et réservé aux personnages marginaux.

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