L’art moderne renoue avec le silence, mais cela ouvre des questionnements. Il ne peut jamais être total (les expériences en « chambre sourdes » l’ont prouvé) ni vraiment contrôlé (ex : les petits bruits ambiants dans « 4’33’’ » de J. Cage ou « l’instant décisif » dû au hasard qui fige « le silence intérieur » chez Cartier-Bresson).
Ce silence artistique est subjectif, propre au ressenti de l’artiste, et n’est donc pas totalement transmissible au public (ex : taches de couleurs de Kandinsky, transcriptions colorées d’un concert, expression d’un sentiment plus qu’une vraie synesthésie / Cartier-Bresson, pour qui le silence intérieur de ses modèles devait faire écho à celui du photographe pour que la magie opère.)
Le culturel se mêle à ses difficultés d’interprétation. Le silence est plutôt synonyme de tolérance plus ou moins grande au bruit, qui varie selon les pays, tout comme la façon dont on l’interprète (ex : « Qui ne dit mot consent » occidental / silence réprobateur asiatique).