La littérature rejoint parfois le cinéma quand elle use du silence dans la narration. Il y a d’abord l’ellipse, qui passe sous silence des éléments de l’histoire sans grand intérêt, mais peut à l’inverse priver le lecteur d’informations essentielles, pour créer du suspense. Ce procédé peut aussi être la marque d’une rupture nette dans le déroulement de l’intrigue.
Il y a de même le silence entre les personnages, coincés entre tabous et non-dits (ex : Lagarce), autre source de tension narrative, car le lecteur sait mais reste impuissant. Ce silence les coupe des autres, jusqu’à l’absurde parfois (ex : « Fin de partie », Beckett).
Le silence métaphysique est d’une autre nature, il nous invite à la spiritualité (ex : Mallarmé) et nous pousse à nous interroger sur la nature humaine.
Autre aspect lié : la thématique du silence comme symbole de la mort (métaphorique ou réelle) et de l’oubli, auquel s’oppose le bruit de la mémoire (film : « Nostalgie de la lumière », livre : « Dora Bruder »).