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Les représentations de la frontière dans les arts et les médias

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Comment analyser les représentations de la frontière ?

Pourquoi représenter la frontière ? Pour rendre le monde intelligible, en proposant des grilles de lecture pour des réalités complexes et mouvantes.

Cela implique des choix dont le subjectif et les partis pris ne sont pas toujours exclus – et sont donc à identifier. Pour donner une visibilité à ceux qui n’entrent pas dans ces grilles (réfugiés, minorités, etc.), ensuite, mais comment trouver le ton juste ? Faut-il montrer les choses clairement, quitte à choquer, ou juste suggérer ? Faut-il rester neutre ou bien prendre position sur le sujet ?

Les intentions premières et les résultats doivent être mis en lumière et analysés. Et les médias ? Comment informer dans les règles sur des sujets polémiques aux contours souvent flous ?

Il est important d’analyser les pressions socio-économiques qui pourraient conduire à des dérapages. Les frontières, physiques et métaphoriques, bougent : à nous de faire la part entre les changements majeurs appelés à durer et les mineurs, simples buzz.

Les représentations de l’étranger dans les arts et les médias

La crise humanitaire des migrants a mis les médias face à une question épineuse : comment en parler et s’impliquer tout en restant factuel, sans tomber dans la tentation du buzz ?

Le sujet peut faire ressortir la peur de l’autre : l’étranger est alors perçu comme une menace, une invasion (Ex. : C. Akerman), thème parfois repris de manière imagée dans les films ou la littérature de science-fiction/fantastique (Ex. : Independence Day).

Attention, la question de l’altérité peut aussi être traitée sous un angle positif : qu’est-ce qui fait de nous des êtres humains ? (Ex. : Elephant Man)

Les arts (Ex. : Go No Go les frontières de l'Europe), et notamment la chanson, ont tenté de sensibiliser le public au problème, même si parfois on les accuse de tomber dans le cliché commercial (Ex. : M.I.A., Borders).

C’est ce même problème de vision caricaturale qu’on peut reprocher à la mode de l’exotisme au XIXe siècle : une ouverture à l’autre, certes, mais souvent un peu condescendante ou mièvre.

Frontières sociales et controverses

Les frontières sociales sont nombreuses et en parler dans les médias ou au cinéma peut susciter de vifs débats (Ex. : la notion de genre, avec le film Tomboy).

L’audiovisuel se décloisonne en donnant plus de visibilité aux minorités, mais on reste malgré tout dans des archétypes de situations assez classiques.

Comment aborder les différents « plafonds de verre » et les cases que la société peut attribuer ? (Ex. : Les Figures de l’ombre.)

Le côté économique s’en mêle quand on parle des transclasses (self-made men) et de leur difficulté à se positionner, tandis que le luxe impose une segmentation nette.

Les films sur l’adolescence ont de même des problèmes pour trouver le ton juste, parfois, entre comédie et drame. C’est une autre frontière floue, celle entre le bien et le mal, qui va pousser le Dr Jekyll, homme honorable en apparence mais aux penchants coupables, à pratiquer de dangereuses expériences pour mettre une barrière entre les deux, tentant ainsi de se conformer aux normes sociales. 

Frontières et subjectivité

Les frontières sont une interprétation subjective de la réalité à l’aide de différents critères. Elles ne sont ni étanches (R. Debray) ni fixes, même si une fois les conflits de territoires réglés, on ne retient souvent que l’unité retrouvée (Gangs of New York).

Passer la frontière implique une transformation de soi, un deuil du passé (Frida Kahlo).

Des frontières fermées (Ex. : une île) sont en revanche un décor idéal pour imaginer une utopie/dystopie, microcosmes fictifs.

Subjectif encore : la manière dont on va parler des gens victimes de ces frontières en guerre. L’infobésité numérique pousse la presse traditionnelle à accélérer la cadence, quitte à se faire accuser de chercher le buzz. Cela nous amène à reconsidérer notre relation à ces images choc.

Attention toutefois, ces reportages ne sont pas forcément synonymes de sensationnalisme, mais permettent aussi de donner un visage à ces gens et la possibilité de s’exprimer (F. Le Houérou, Steve McCurry). 

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