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L’imaginaire et les symboles de la frontière

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Symbolique de la frontière

Les symboles que nous utilisons pour parler de la frontière révèlent notre façon de la concevoir.

Le pont est synonyme de fraternité, de coopération et d’union (Ex. : La Passerelle des deux rives, M. Mimran).

La porte implique un choix volontaire de traverser, avec parfois des risques (Ex. : sphynx de la mythologie) et alliés à la clé, elle peut revêtir un sens ésotérique, voire sacré (Ex. : torii japonais).

Le mur est au contraire un refus de l’autre que l’on craint - la frontière devient protection - tandis que le barbelé est associé à l’idée d’oppression (Ex. : camps de concentration), bien loin de l’anodine clôture pour bétail qu’il promettait d’être à sa création (Cf. O. Razac).

Mais les laissés-pour-compte de la frontière peuvent s’approprier ces symboles pour les subvertir : en peignant sur les murs leurs espoirs et leur imaginaire (Ex. : Banksy à Gaza) ou en affichant fièrement ces symboles pour rappeler les luttes qu’ils ont traversées (Ex. : logo d’Amnesty International). 

Psychanalyse des frontières

Fantasmée, la frontière devient symbole d’un ailleurs meilleur, comme dans les road movies (Ex. : Thema et Louise), ce qui révèle aussi souvent un besoin d’introspection (Ex. : « Zone », d’Apollinaire) voire de spiritualité (Ex. : Into the Wild).  

C’est cette même plongée dans l’inconscient que l’on retrouve quand le personnage est face à son reflet (Ex. : films de Cocteau), le miroir marquant la limite entre notre moi social et nos pulsions refoulées.

Mr Hyde est une matérialisation de celles du bon Dr Jekyll, incarnant à eux deux la dualité freudienne entre le moi et le surmoi.

La frontière, physique ou psychologique, nous met face à l’inconnu et fait peur, surtout quand elle est floue, d’où un besoin de matérialiser cette angoisse (Ex. : Charybde et Scylla).

À plus large échelle, la frontière (et tous les hauts faits qui y sont liés) peut servir à forger le mythe national (Ex. : Le Passage du Rhin) et peut-être même à incarner l’âme du pays (la Frontière de la conquête de l’Ouest).

La cartographie

La cartographie se voudrait exacte alors qu’elle reste une projection humaine (parfois partisane) de la réalité. Des limites administratives ne peuvent retranscrire les complexités des peuples, des territoires et des cultures (Ex. : l’émission Le Dessous des cartes).

L’artiste Mona Hatoum parle de « l’anxiété cartographique » pour décrire le sort des gens coincés dans les zones frontières en guerre. Autrefois, les cartes dites « cosmogoniques » pouvaient, au contraire, être un support à la spiritualité, tracer des frontières ayant été considéré pendant des siècles comme une prérogative divine, toutes religions confondues (Ex. : Zeus et le mythe de l’androgyne).

La carte peut de même être un support à l’art, notamment la littérature, en donnant une matérialité à des faits et des lieux imaginaires. (Ex. : L’Enfer de Dante).

Les cartes peuvent-elles pour autant être des œuvres d’art à part entière ? Pas vraiment, car elles ont pour but premier d’informer, pas de créer de l’émotion. 

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