Les symboles que nous utilisons pour parler de la frontière révèlent notre façon de la concevoir.
Le pont est synonyme de fraternité, de coopération et d’union (Ex. : La Passerelle des deux rives, M. Mimran).
La porte implique un choix volontaire de traverser, avec parfois des risques (Ex. : sphynx de la mythologie) et alliés à la clé, elle peut revêtir un sens ésotérique, voire sacré (Ex. : torii japonais).
Le mur est au contraire un refus de l’autre que l’on craint - la frontière devient protection - tandis que le barbelé est associé à l’idée d’oppression (Ex. : camps de concentration), bien loin de l’anodine clôture pour bétail qu’il promettait d’être à sa création (Cf. O. Razac).
Mais les laissés-pour-compte de la frontière peuvent s’approprier ces symboles pour les subvertir : en peignant sur les murs leurs espoirs et leur imaginaire (Ex. : Banksy à Gaza) ou en affichant fièrement ces symboles pour rappeler les luttes qu’ils ont traversées (Ex. : logo d’Amnesty International).