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Thème 2018 : Le thème du silence dans l’art

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Comment analyser le silence dans une œuvre artistique ?

Le silence dans les arts, relatif (de petits bruits soulignent l’absence de sources sonores principales) ou absolu (on donne l’impression de ne percevoir aucun son du tout), peut être étudié selon différents axes, afin de mettre en lumière la manière de le créer et sa signification dans l’œuvre. 

Le silence est-il inhérent au médium (peinture, photo) et donc, comment faire comprendre quand la situation dépeinte est vraiment silencieuse (ex : natures mortes) par rapport à des représentations de scènes bruyantes ? Au cinéma, au contraire, pourquoi casser le couple audio/visuel ? Comment créer ce silence « pictural » ou auditif (jeu sur les couleurs, la composition, la lumière, etc.) ? Quelle en est la signification : une métaphore (suggérer plutôt que montrer, ex : la mort), un questionnement sur l’individu et la société, un indicateur des évolutions du cinéma (techniques, modes de narration, etc.) ? Quels sont les ponts / différences / ambiguïtés entre les arts pour exprimer le silence ?

La place du silence dans l’art

L’art fut d’abord sacré (vitraux, statues, chants grégoriens, etc.) Le silence se prêtait au recueillement (correspondance baudelairienne verticale : le couple image/son appelait à une idée, le divin). 

A la Renaissance, les scènes commencent à accorder une place au profane, avec un statut ambigu pour le silence : la peinture est muette, les peintres devaient donc tout miser sur l’image, mais en même temps cet art était comparé à la poésie, la musique – correspondance horizontale, un sens (la vue) en appelle un autre (l’ouïe). 

Les peintres flamands du 15e au 17e siècle feront la synthèse : des scènes domestiques « ordinaires », mais calmes, silencieuses, tournées vers l’intériorité. 

L’imaginaire romantique du 19e siècle (pictural, musical et littéraire) renoue avec ce silence propice au ressenti de grands sentiments. 

L’arrivée du cinéma change la donne, avec un couple audio-visuel soudé… jusqu’à ce que des expérimentations artistiques modernes le remettent en question.

Le retour du silence dans les arts : un phénomène sociologique ?

Près de cent ans après l’arrivée des films parlants, le silence fait un retour en force au cinéma, avec des séquences dépourvues de tout son ou presque, ou avec des personnages silencieux (muets, taciturnes, etc.) Cela marque une rupture par rapport aux modes de narration habituels : un scénario était jusqu’à présent surtout basé sur les dialogues. 

L’exercice n’est pas que stylistique (ex : « The Artist »), même si retrouver les problématiques du cinéma muet force à se réinventer pour faire comprendre l’histoire, faire éprouver des sentiments, rien que par le visuel. Le boom des effets numériques facilite cette mutation en donnant vie à des images impactantes que les techniques traditionnelles ne permettaient pas. 

Ce silence (relatif) est aussi le reflet de la société actuelle, qui communique plus par l’image que par les mots, de même que face au brouhaha auquel le spectateur moyen est confronté chaque jour (tous medias confondus) cette retenue sonore attire l’attention.

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