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Hydrocarbures

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Fonctions chimiques

•    QU’EST-CE QU’UNE FONCTION CHIMIQUE ?
C’est souvent un groupe d’atomes, parfois un seul atome d’une molécule qui confère à cette dernière des propriétés qui la rendent plus ou moins réactive chimiquement. On définit ainsi des familles de composés organiques selon qu’ils présentent telle ou telle fonction.

•    CARBONE FONCTIONNEL

L’atome de carbone sur lequel est ancrée la fonction est désigné comme carbone fonctionnel.

•    VALENCE DE FONCTION

Dans un hydrocarbure, un atome de carbone peut être lié à un ou des atomes de carbone ou d’hydrogène. Du fait de la présence d’une fonction chimique sur un atome de carbone, celui-ci a subit des substitutions par des atomes tels que O, S, N… appelés hétéroatomes. La valence d’une fonction correspond au nombre d’atomes d’hydrogène substitués sur le carbone fonctionnel par des hétéroatomes.

Exemples :

- cas du méthane   pas d’hydrogène substitué (pas de fonction portée par C)

- cas du méthanol

1 atome H substitué par –OH (fonction monovalente)

- cas du méthanal
2 atomes H substitués par =O (fonction bivalente)

- cas de l’acide méthanoïque

3 atomes H substitués par =O et –OH (fonction trivalente)
Connaître la valence d’une fonction peut nous renseigner sur la priorité qu’elle a face à une autre fonction portée par la même molécule et donc avoir une incidence sur le nom de cette molécule. En effet, dans la nomencalture, le suffixe renvoie à la fonction principale d’une molécule. Les autres fonctions, qualifiées de secondaires, sont désignées dans le préfixe.

•    TABLEAU DES PRINCIPALES FONCTIONS CHIMIQUES

Pour nommer une molécule, il est bien sûr nécessaire de connaître le nombre d’atomes de carbone portés par la chaîne principale mais aussi de savoir identifier la ou les fonctions qu’elle porte ainsi que leur priorité. Le tableau suivant regroupe, par ordre de priorité décroissante, les différentes fonctions chimiques, leurs formules ainsi que le préfixe et le suffixe qui la désignent selon qu’elle est respectivement secondaire ou principale. La valence y figure également.

Exemple d’utilisation du tableau
La molécule suivante présente deux fonctions : aldéhyde et acide carboxylique
La fonction acide carboxylique étant prioritaire face à la fonction aldéhyde, cette dernière apparaît dans le préfixe du nom de la molécule alors que la première apparaît dans le suffixe :
-> Acide 2-méthyl-3-formylpropanoïque 


Dérivés halogénés

Les dérivés halogénés des molécules organiques portent un atome de l’avant-dernière colonne du tableau périodique, celle des halogènes (F, Cl, Br, I), noté X. Ces éléments étant particulièrement électronégatifs, la liaison C–X se trouve polarisée. Cela a deux conséquences :

    1) Le carbone se trouve appauvri en électrons et peut subir une attaque nucléophile d’un réactif possédant un doublet non liant d’électrons, ce qui aboutit à la substitution de l’halogène par ce nucléophile. On parle de réaction de substitution nucléophile, notée $\mathrm{S_N}$ ;

    2) L’atome d’hydrogène, situé sur le carbone $\beta$ (voisin du carbone $\alpha$ portant l’halogène), est lui aussi appauvri en électrons et devient labile, facilement capté par une base. Cela entraîne le départ de l’halogène et la création d’une liaison $\pi$, entre les carbones $\mathrm{C_{\alpha}}$ et $\mathrm{C_B}$. On parle de réaction de $\beta$-élimination, notée E.

La présence d’un halogène rend donc particulièrement réactifs les composés qui les portent.

    RÉACTIONS DE SUBSTITUTION NUCLÉOPHILE $\mathrm{(S_N)}$
Il existe deux types de réaction de $\mathrm{S_N}$ : la $\mathrm{S_N}$ monomoléculaire $\mathrm{(S_N1)}$ et la $\mathrm{S_N}$ bimoléculaire $\mathrm{(S_N2)}$

    1) Réactions de substitution nucléophile monomoléculaire $\mathrm{(S_N1)}$
Cette réaction est dite monomoléculaire (ou d’ordre 1), car sa vitesse $v$ de réaction est proportionnelle à la seule concentration du dérivé halogéné [R–X] : $v= \mathrm{k_1 \times [R-X]}$
Elle s’effectue en deux étapes :
        1ère étape (lente) : départ de l’halogène (X) engendrant un carbocation (R+)
$\mathrm{R-X  \leftrightarrows R^+ + X^-}$
        2ème étape (rapide) : attaque du nucléophile (Nu-) sur le carbocation
$\mathrm{R^+ + Nu^- \leftrightarrows R-Nu}$

Le produit obtenu forme un mélange racémique, puisque l’attaque du nucléophile s’effectue tant au dessus qu’en dessous du plan du carbocation. Plus le carbocation est substitué, plus il est réactif, par inertie stérique. Il est stabilisé par un solvant polaire. Si le solvant est protique, il permet une bonne solvatation de l’ion halogénure formé, pour une vitesse de réaction accrue.

    2) Réactions de substitution nucléophile bimoléculaire $\mathrm{(S_N2)}$
Cette réaction est dite bimoléculaire (ou d’ordre 2), car sa vitesse $v$ de réaction est proportionnelle à la fois à la concentration du dérivé halogéné $\mathrm{[R–X]}$ ainsi qu’à celle du nucléophile $\mathrm{[Nu^-]}$ :     
$v= \mathrm{k \times [R-X] \times [Nu^-]}$
Elle s’effectue en une seule étape :

Le nucléophile attaque le carbone réactif du côté opposé au substituant halogéné entraînant simultanément le départ de l’halogène et la formation de la liaison R–Nu. Si le nucléophile et l’halogène ont la même priorité selon les règles de Cahn, Ingold et Prelog, alors une inversion de configuration se produit sur le carbone réactif, appelée inversion de Walden.
La réaction de $\mathrm{S_N2}$ est d’autant plus facilitée que le carbone réactif est moins substitué, car d’accès plus aisé pour le nucléophile, et le nucléophile moins volumineux. La réaction doit s’effectuer dans un solvant aprotique et peu polaire.

    RÉACTIONS D’ÉLIMINATION (E)
Comme pour les réactions de $\mathrm{S_N}$, il existe deux types de réaction d’élimination : l’élimination monomoléculaire (E1) et l’élimination bimoléculaire (E2).
    1) Réactions d’élimination monomoléculaire (E1)
De même que pour les réactions de $\mathrm{S_N1}$, la réaction E1 suit deux étapes, dont la première est commune entre $\mathrm{S_N1}$ et E1, à savoir la formation d’un carbocation et le départ de l’ion halogénure.
Lors de la deuxième étape, une base capte le proton rendu labile, car sa liaison covalente avec $\mathrm{C_\beta}$ est fragilisée : il se forme alors une liaison π entre $\mathrm{C_\beta}$ et $\mathrm{C_\alpha}$. La double liaison aboutit à la formation d’une configuration Z ou E, mais l’apparition de la configuration E est privilégiée.
La réaction est facilitée par un solvant polaire et protique, et par un carbocation plus substitué : conditions identiques à celles de la réaction de $\mathrm{S_N1}$.

    2) Réactions d’élimination bimoléculaire (E2)
La réaction E2 s’effectue en une seule étape concertée : la capture du proton labile sur $\mathrm{C_\beta}$ par la base entraîne simultanément le départ de l’halogène sous forme d’ion halogénure ainsi que la formation de la double liaison entre $\mathrm{C_\beta}$ et $\mathrm{C_\alpha}$. On parle d’élimination anti, car dans l’état de transition, H et X sont en position décalée anti : la réaction est stéréospécifique.
Comme dans la réaction de $\mathrm{S_N2}$, le solvant doit être apolaire et aprotique.


    COMPÉTITION $\mathrm{S_N1-S_N2}$ ou E1-E2
Il existe une compétition entre $\mathrm{S_N1}$ et $\mathrm{S_N2}$ et entre E1 et E2 :
     - Un substrat primaire subit préférentiellement une réaction bimoléculaire ($\mathrm{S_N2}$ ou E2) alors qu’un substrat secondaire ou tertiaire subit préférentiellement une réaction monomoléculaire ($\mathrm{S_N1}$ ou E1) ;
    - Un solvant polaire et protique favorise une réaction monomoléculaire ($\mathrm{S_N1}$ ou E1) alors qu’un solvant apolaire et aprotique favorise une réaction bimoléculaire ($\mathrm{S_N2}$ ou E2).

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