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Sujet zéro

📝 Mini-cours GRATUIT

Première partie

Question 1 : 

Documents 1 et 2
À la lumière des documents 1 et 2, expliquez pourquoi « habiter une minuscule maison » peut contribuer à « élargir son horizon » (document 2) ? 

La petite maison est un logement qui permet de changer nos habitudes en nous permettant de sortir de la société de consommation et de nous mettre en adéquation avec de nouvelles valeurs, celles de l’écologie et du refus du gaspillage. Sophie Berthier, dans « la folie du tout petit », insiste sur le fait que l’écologie n’est pas le seul argument de ce choix d’habitat et que loin d’un retour en arrière, aujourd’hui les mini-maisons sont à la pointe de la modernité. Sylvain Tesson confirme ce fait : la cabane d’aujourd’hui permet certes de se relier avec la nature, de retrouver des racines mais tout en conservant un pied dans la modernité : le confort matériel et technologique n’est pas refusé, il accompagne son choix de vie à l’écart. Enfin, la petitesse de ces maisons les rend plus faciles à déplacer ou à quitter pour d’autres : le peu de possessions qui y est possible évite l’encombrement d’objet et rend l’habitant en quelque sorte nomade, capable de changer de lieu de vie au cours du temps. 

 Dans ces deux textes donc « habiter une minuscule maison » permet bien d’« élargir son horizon » : il rend celui qui fait ce choix moins dépendant des biens de consommation et plus autonome dans son choix de déplacement, tout en restant à la pointe de la modernité. 


Question 2 : 

Documents 2 et 3
Quels liens établissez-vous entre les documents 2 et 3 ? 

Dans l’illustration du village du Seigneur des Anneaux, comme dans l’article de Sophie Berthier, la maison est intégrée à l’espace naturel : l’herbe qui la recouvre souligne une harmonie heureuse entre l’homme et le milieu dans lequel il vit. Les ouvertures rondes sont aussi un signe de ce confort, de ce « rapprochement » de la nature dont parle la journaliste : en effet, on peut y voir le rejet des formes trop humaines pour une imitation des ouvertures des terriers animaux qui ne sont jamais à angle droit. Enfin, le choix de la couleur orange rappelle cette harmonie : on la retrouve à la fois sur les murs autour des ouvertures et sur les éléments naturels (fleurs et citrouille). 

Question 3 : 

Documents 1, 2 et 3
En quoi les habitats présentés dans les trois documents du corpus portent-ils un idéal de vie 

Dans ces trois documents la vie humaine semble utopique : le lien à la nature est harmonieux et l’homme trouve une place qui n’est plus ni dominante ni exclue de son environnement. Il atteint alors ce dont il s’est coupé selon Sylvain Tesson, « la vérité ». Cet idéal de vie est composé d’un nouveau lien, plus lâche, avec les possessions : il ne s’agit pas tant d’avoir, de posséder que d’être. Il est question dans les textes d’autosuffisance et de ne pas poursuivre les dégradations que l’homme inflige à cet environnement naturel dans lequel il puise des biens finalement inutiles. Sylvain Tesson n’est entouré que de ce qui le rend heureux et lui procure du plaisir, un plaisir sensoriel ou intellectuel. Sophie Berthier montre comme lui que ce choix de vie n’est d’ailleurs pas un isolement : la modernité permet de rester en lien avec ceux qui partagent le même idéal, de créer une communauté de choix de vie, de s’entourer de ceux qui nous ressemblent. La photographie du Seigneur des Anneaux, montrant une terre richement cultivée autour de la maison, va aussi dans ce sens. La dominance du vert, couleur symbolique aujourd’hui de la nature bienveillante et ouverte à l’homme, insiste sur cette autosuffisance idéale. 

Deuxième partie – Sujet d'essai 1

Sujet 1 : Selon vous, comment notre maison peut-elle être lieu de bonheur ? 

Vous traiterez le sujet de façon personnelle et argumentée en vous appuyant notamment sur vos lectures, sur le travail de l’année, sur le corpus et sur votre culture personnelle. 

Les émissions de décoration ou de recherche de maisons se sont multipliées ces dernières années, témoin d’un intérêt toujours fort pour ce lieu dans lequel nous vivons. Cette mode est le signe de notre intérêt pour tout ce qui touche à la maison. Mais quelles conditions permettent que ce lieu de vie soit aussi celui de sentiments heureux ? Comment accorder ce lieu avec notre bonheur ? Nous verrons que notre maison nous permet de faire des choix de vie qui nous rendent heureux. Puis, nous nous demanderons dans quelle mesure l’intimité qu’elle représente peut nous apporter du bonheur. 

Les agents immobiliers le disent, leur métier est un métier de services qui permet de rendre les gens heureux. Car le choix d’une maison permet à chacun de se mettre en accord avec ses principes. Sylvain Tesson souligne combien sa cabane forestière lui convient, réduisant la dispersion des villes et appelant l’homme à revenir à l’essentiel. Les progrès technologiques aident à aller dans ce sens : nous pouvons choisir les matériaux, les dimensions des pièces, la localisation, dans les limites légales et financières qui sont les nôtres. Nous pouvons ainsi nous mettre en accord avec nos convictions écologiques par exemple ou avec nos goûts esthétiques. Notre maison peut ainsi être à notre image et s’accorder avec nos valeurs et nos goûts. Dans À Rebours, Des Esseintes, le personnage inventé par Huysmans crée une maison à son image, dans laquelle ses goûts sont comblés, les couleurs sont faites pour la lumière artificielle, le luxe et les objets d’art y sont exubérants et conviennent au symbolisme du personnage. De la même façon, les architectures de Gaudi en Espagne ou de Hundertwasser en Autriche appellent une adhésion affective aux choix des formes, des couleurs et des matériaux : ces maisons à forte valeur émotionnelle ont de quoi rendre heureux des amateurs d’art ou de nature. Enfin, Sylvain Tesson nous offre lui aussi l’exemple de quelqu’un qui choisit de remplir à son goût sa cabane forestière avec « quelques produits indispensables au bonheur, livres, cigares, vodka », montrant par là que le bonheur n’est pas affaire d’argent, mais que de petits riens peuvent nous aider à le concrétiser. 

Mais nous ne sommes pas tous en mesure de réaliser nos rêves dans ces choix architecturaux et la plupart d’entre nous habitons dans des maisons qui sont plus traditionnelles, peu investies de nos idéaux, mais dépendent plus du hasard et de nos capacités du moment. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas en capacité d’être heureux dans un lieu qui ne nous représente pas vraiment. La maison est en effet un cocon, un espace clos dans lequel peuvent naître des tensions bien sûr, mais que nous pouvons chercher à rendre heureux, car c’est le lieu familial par excellence, lieu de partage et de souvenirs. Bien des films montrent comment une maison est le lieu de convergence des proches, comme Milou en Mai de Louis Malle. Cette communauté peut d’ailleurs s’étendre dans d’autres directions que la famille : les habitats participatifs ou les résidences intergénérationnelles en sont un exemple. Choisir les gens avec qui on vit et vivre avec eux et non simplement à côté peut aussi être source de bonheur. 

Bien sûr la maison n’est pas le seul facteur de notre bonheur, mais elle peut, parce que nous y avons investi de nous-mêmes, par nos choix et nos goûts et parce qu’elle est un lieu dans lequel nous sommes affectivement liés aux autres habitants de ce lieu, être une source de bonheurs multiples, dans le présent mais aussi grâce aux souvenirs.

Deuxième partie – Sujet d'essai 2

Considérez-vous que « sur une Terre surpeuplée, surchauffée, bruyante, une cabane forestière [soit] l’eldorado » (Sylvain TESSON, Mes forêts de Sibérie Texte 1) ?

Vous traiterez le sujet de façon personnelle et argumentée en vous appuyant notamment sur vos lectures, sur le travail de l’année, sur le corpus et sur votre culture personnelle. 

Face aux inquiétudes de plus en plus fortes sur le changement climatique, on pourrait être tenté de suivre l’exemple de Sylvain Tesson et de fuir les villes, cette « Terre surpeuplée, surchauffée, bruyante » pour s’isoler dans le paradis d’une « cabane forestière » isolée et en pleine nature, l’opposé donc des modes de vie les plus communs au monde. Mais est-ce vraiment possible ? Peut-on aujourd’hui choisir de vivre à l’écart du monde dans une maison isolée ? Nous verrons que ce choix a des atouts certains mais qu’il n’est pas forcément l’idéal que l’on croit. 

Le monde urbain est celui dans lequel nous vivons majoritairement, en Europe, mais aussi dans le reste du monde. Pour qu’une population toujours plus nombreuse puisse vivre sur un espace restreint, les maisons se sont collées les unes aux autres et l’espace construit est devenu très important : les photographies des mégalopoles du monde en entier en témoignent : immeubles aux tailles démesurées, bidonvilles s’étendant à perte de vue… L’individu n’a plus beaucoup de place pour lui dans le monde moderne. S’isoler est donc une tentation compréhensible. Cela permet tout d’abord de s’éloigner de tensions multiples générées par la cohabitation imposée par la ville. Dans Huis clos, Sartre fait dire à l’un de ses personnages « Tous ces regards qui me mangent, (…) l’enfer c’est les autres. », il souligne par là le poids que la vie collective fait peser sur chacun. D’autres inconvénients que cette promiscuité sont liés au mode de vie actuel : distances à parcourir entre la maison et le travail, conséquences climatiques des choix de chauffage ou de climatisation modernes, nos maisons sont de plus en plus souvent vécues comme des refuges où nous reposer, nous retrouver en paix contre le monde extérieur vu comme hostile. Là encore, s’isoler dans un lieu naturel, aux connotations calmes et fraîches paraît bien un idéal possible.

Mais cet idéal semble peu facile à atteindre et assez peu approprié à notre vie : « livres, cigares, vodka », voilà ce qui suffit au bonheur de Sylvain Tesson, ainsi qu’une bonne connexion Internet pour rester en contact avec le monde qui l’entoure. L’isolement n’est donc pas complet. Le bruit du monde et la présence des autres semblent nécessaire même à celui qui décide de se mettre à l’écart. Sans parler des dangers de cette vie isolée. Sandrine Collette, dans Nous sommes des loups, imagine aussi un personnage qui choisit de vivre à l’écart dans une forêt française, dans le Morvan. Sa vie prend un nouveau tour quand sa femme meurt sous les griffes d’un ours : ce choix de vie n’est pas sans danger, la nature n’est pas forcément bonne et s’éloigner des hommes, c’est aussi s’éloigner de services de santé ou de sécurité dont nous pouvons avoir besoin. Enfin, il ne faut pas croire que les autres sont forcément nos ennemis, bien souvent nous avons besoin et trouvons du plaisir à les côtoyer. Qu’ils nous soient imposés par le cadre familial ou qu’ils soient choisis par des liens d’amitié, les autres nous font apprécier les bons moments, nous aident et nous soutiennent en cas de difficultés. La pension Vauquer qui est décrite par Balzac dans Le Père Goriot en est un exemple : les habitants ont fini par former une unité presque familiale où chacun a sa place et existe pour les autres. Choisir de vivre seul à l’écart de tout et de tous n’est pas forcément un idéal partagé par tous et nos habitudes de vie ont des aspects collectifs qui ne sont pas uniquement des inconvénients. 

Ainsi, une vie à l’écart du monde, en pleine nature sauvage, peut paraître au premier abord un idéal pour bien des gens tant il s’oppose aux excès de notre vie moderne « surpeuplée, surchauffée, bruyante » comme la qualifie Sylvain Tesson. Mais cette utopie est en partie un rêve, il ne faut pas négliger les dangers, physiques et psychologiques de cet isolement. Enfin, l’on pourrait se demander si ce mode de vie serait adaptable à chacun : partir loin de son lieu de travail, de sa famille pour vivre ses petits plaisirs individuels est certes tentant, mais ? n’est-ce pas aussi un peu égoïste ? 

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