Se nourrir est un besoin naturel : tout être vivant doit sa survie avant tout à sa nourriture. Mais pour l’homme, se nourrir dépasse les instincts animaux, vitaux et touche à l’organisation sociale, mais aussi à la vie intellectuelle et culturelle.
Cueillette, chasse, culture… l’évolution humaine s’accompagne de l’évolution de ce que l’homme mange et des modes de préparation. La découverte du feu permet d’abord de cuire et, grâce à cela, de mieux digérer. Ce progrès donne plus d’efficacité à l’acte de se nourrir et a débouché sur des transformations physiologiques majeures du corps humain, notamment dans le développement du cerveau. Le développement de l’agriculture, quant à lui, mène à la sédentarisation des groupes humains. L’évolution des modes de nourriture a donc une importance fondamentale dans le développement de l’humanité ainsi que sur sa répartition géographique.
Par la suite, l’apparition des expéditions et des routes commerciales a permis aux hommes de connaître de nouveaux aliments et de nouveaux modes d’alimentation, de les intégrer à leurs façons de manger et de les adapter à leur univers culinaire. Enfin, le changement de nos modes de vie, plus urbains, désormais coupés des lieux de production de notre nourriture, et l’industrialisation accrue de nos sociétés depuis le XIXe siècle pose de nouveaux problèmes. Les gains de productivités sont énormes : un agriculteur occidental nourrissait 5 personnes en 1950 et 100 en 1980 ! Mais cette évolution a un coût : appauvrissement des sols, maladies plus nombreuses dans les élevages, méfiance accrue des consommateurs vis-à-vis de ce qu’ils mangent...