Existent-ils des méthodes qui facilitent l’innovation ? La question est de taille, tant les enjeux économiques et symboliques de l’innovation sont importants. Mais inventer, créer, n’est-ce pas, par définition, s’aventurer sur des chemins inconnus ? Comment pourrait-il y avoir une méthode de l’innovation si innover c’est viser un résultat imprévisible ?
Il est toutefois possible d’identifier des obstacles qui contrarient l’innovation. Par exemple, un respect excessif envers des autorités anciennes ou religieuses est réputé empêcher l’innovation. S’ouvre alors, en art, en science, en philosophie, une querelle des Modernes contre les Anciens.
Dans un autre contexte, celui des entreprises, la lourdeur bureaucratique et une division trop importante des tâches constituent des freins importants à l’innovation. C’est pourquoi les grandes entreprises, malgré leur puissance financière, sont aujourd’hui concurrencées par des petites structures, les « start-up ».
Enfin, le philosophe Gaston Bachelard a identifié des « obstacles épistémologiques » qui retardent, voire rendent impossibles, certaines découvertes. Ce sont des façons de penser, des représentations, des préjugés, qu’il faut dépasser pour renouveler son regard sur la réalité.
Peut-on aller plus loin et définir une méthode systématique de l’innovation ? Tel est l’enjeu de l’heuristique, qui essaie de définir les règles d’un véritable « art de l’invention ». Sans doute y a-t-il des procédures incontournables, comme le « brainstorming » : laisser venir toutes les idées sans rien s’interdire. Mais ce sont là davantage des conseils que de véritables règles qui marchent à tous les coups.