Le contexte de la production agricole est aujourd’hui complexe et concurrentiel. Complexe, car la baisse des prix a entraîné un changement dans la structure des exploitations (taille, intensification, spécialisation ou diversification), qui s’éloignent petit à petit du modèle familial initial, mais aussi à cause de l’intervention de plus en plus forte des pouvoirs publics (réorientation des aides de la PAC en réponse aux enjeux environnementaux) et des acteurs privés de l’aval (contrats, cahiers des charges).
Concurrentiel, car les agriculteurs sont de moins en moins protégés des risques du marché, et car leur outil de production se heurte à la montée en puissance de l’urbanisation et aux nouveaux usages de la campagne (voir cours d’Environnement : les conflits d’usage du territoire). Ce contexte est empli d’incertitudes et de changements pour un responsable d’entreprise.
Il devient ainsi parfois difficile de savoir qui pilote entre la technostructure agricole (techniciens, OPA…) et le responsable d’entreprise, ce dernier pouvant être forcé de prendre des décisions sans recul et sous contrainte, comme s’il fallait réagir impérativement.
Choisir n’est jamais évident, et on peut hésiter à prendre des décisions en se contentant de faire comme les autres par peur de se tromper. La question de replacer le chef d’entreprise agricole en « commandant de bord », qui pilote à la barre selon un but défini, en s’adaptant au contexte et en réactualisant ses actions, est ce qui a fait émerger la démarche stratégique. Cela implique de fournir des outils sur lesquels s’appuyer en vue d’améliorer sa performance globale, celle qui correspond à sa propre représentation.
