A. Les limites de l’AGEA et du diagnostic global
Nous avons vu que l’AGEA visait à pallier les manques de l’approche découpée par les documents de gestion uniquement, rendus annuellement et a posteriori, ce qui ne permet pas facilement le pilotage de l’exploitation. Les résultats comptables ne correspondent pas forcément non plus à la vision qu’a l’agriculteur de son activité. De plus, un agriculteur ne peut pas évaluer ses choix avec des données qui n’ont pas de sens dans son système d’information.
Cette approche globale n’est cependant pas toujours satisfaisante à elle seule, car, même si elle ne se focalise plus que sur les indicateurs économiques et financiers, elle se contente de fournir une représentation de l’exploitation à un moment donné, sans prise en compte du développement durable, avec un schéma de fonctionnement statique qui n’aide pas à penser le changement. Il manque donc à cette méthode un cadre plus opérationnel et dynamique, qui permette un plan d’action.
De plus, la posture du conseiller-expert qui vient résoudre les problèmes de l’agriculteur de manière descendante ne suffit plus non plus à aborder la complexité des systèmes et du contexte. Pour cela, interroger la stratégie globale de l’exploitation devient nécessaire.