On a tendance à confondre les termes d’innovation, d’invention et de création. Mais on peut les distinguer de différentes façons, toutes plus ou moins légitimes.
On peut tout d’abord définir l’innovation comme l’amélioration d’un dispositif ou d’un produit existant, alors que l’invention serait l’introduction d’un nouveau produit ou d’un nouveau dispositif. Mais on peut aussi distinguer en ce sens l’innovation incrémentale de l’innovation de rupture : la première améliore l’existant, la seconde le remplace.
Il semble ainsi plus pertinent de distinguer différentes manières d’innover. En ce sens, la distinction principale passerait entre l’invention et la création. En latin, invenire signifie « trouver », « rencontrer ». Dans le vocabulaire juridique, un « inventeur » désigne une personne qui a découvert une chose, sans nécessairement l’avoir conçue ou imaginée. Les juristes parlent en ce sens de « l’inventeur d’une mine » ou « d’un trésor ».
L’inventeur « trouve » un dispositif, un procédé : il ne le crée pas, mais le découvre. Ainsi, « l’invention de la perspective » par les artistes de la Renaissance : projeter une réalité à trois dimensions sur une surface plane obéit à des lois qu’il faut comprendre, on ne les tire pas du néant par la seule force de son imagination. De fait, on invente un procédé technique, on crée une œuvre d’art. Les étapes de l’invention seraient susceptibles d’être expliquées, celles de la création garderaient toujours un « je-ne-sais-quoi » de mystérieux, d’individuel.