Le Royaume-Uni n’est ni un État unitaire, ni un État fédéral au sens propre. Il s’agit d’une forme unitaire sui generis aux allures fédératives qui centralise l’essentiel des institutions et des décisions du Royaume entre les mains de l’Angleterre et de son Parlement. En 1999, le Royaume-Uni s'est engagé dans une réforme décentralisatrice désignée sous le nom de « devolution », et qui en substance préserve l’unité du pays sous la Couronne d’Angleterre, tout en déléguant partiellement la prise de décision à des institutions régionales en Écosse, au Pays de Galles, et en Irlande du Nord.

Juridiquement parlant, la dévolution britannique se traduit par un transfert du pouvoir de décision en matière économique, sociale et culturelle du Parlement vers une assemblée régionale élue au suffrage universel. Il a conduit à une sorte de régionalisation virant à une forme hybride de fédéralisme. Mais ce transfert n’est pas uniforme :

  • L’Écosse se voit dotée d’un organe exécutif dont le chef est nommé par la Reine sur proposition du Président de l’Assemblée régionale écossaise, ainsi que d’un Parlement composé de 129 députés élus pour 4 ans. Ces institutions ont le pouvoir de moduler les lois adoptées par le Parlement du Royaume en ce qui concerne leur application sur le territoire écossais.

  • Le Pays de Galles s’est vu transférer un pouvoir plus limité puisqu’il se réduit au seul pouvoir réglementaire et dans des domaines assez peu nombreux. Il est tout de même doté d’un organe parlementaire et d’un organe exécutif (la commission exécutive du Parlement gallois).

  • L’Irlande du Nord possède un Parlement propre depuis le Northern Ireland Act de 1998 et s’est vue au fil du temps conférer une autonomie plus importante et recouvre une somme de domaines de compétences qui n’exclut finalement que les compétences régaliennes.