Les anticorps sont des hétérotétramères formés de deux chaînes lourdes et de deux chaînes légères reliées entre elles par des ponts disulfures. Chaque chaîne contient des domaines immunoglobulines d’environ $110$ acides aminés. Cinq classes d’anticorps existent selon la nature des chaînes lourdes.
La diversité des anticorps, nommées récepteurs des cellules ou $\mathrm{BCR}$ lorsqu’ils sont à la surface des lymphocytes $\mathrm{B}$, résulte de réarrangements de segments géniques suite à des recombinaisons avant la formation des lymphocytes $\mathrm{B}$ naïfs. Les gènes codant pour les chaines légères contiennent initialement $40$ segments géniques $\mathrm{V}$ et $5$ segments géniques $\mathrm{J}$ et une partie constante $\mathrm{C}$. Un segment $\mathrm{V}$ est accolé à un segment $\mathrm{J}$, selon un mécanisme imprécis qui augmente la variabilité des combinatoires. Après épissage, l’$\mathrm{ARN_m}$ contient une association unique $\mathrm{VJC}$.
Les chaînes lourdes ont une variabilité encore plus grande du fait de l’existence de segments géniques $\mathrm{D}$ entre les segments $\mathrm{V}$ et $\mathrm{J}$. Ce mécanisme de recombinaison $\mathrm{V(D)J}$ explique la grande diversité et la monospécificité des lymphocytes $\mathrm{B}$ du fait de la présence de régions variables voire
hypervariables au niveau du site de fixation de l’antigène de chaque anticorps.
Après la sélection et l’amplification clonale, la différenciation des lymphocytes $\mathrm{B}$ en plasmocytes entraîne, par épissage alternatif, la production d’anticorps sécrétés et non membranaire. Chaque anticorps possède deux sites de fixation à un antigène, certaines classes étant pentamériques (comme les $\mathrm{lgM}$ et contenant $10$ sites de fixation. Ils permettent une agglutination des antigènes circulants et donc des pathogènes si les antigènes sont à la surface des pathogènes. Les parties $\mathrm{Fc}$ des anticorps est reconnu par les macrophages qui phagocytent les complexes immuns et les digèrent, éliminant le pathogène : c’est l’opsonisation.
Ces anticorps peuvent également activer le complément, un ensemble protéique qui déclenche la lyse des cellules sur les quels les anticorps sont fixées : c’est la voie classique d’activation du complément.
Enfin, les anticorps peuvent favoriser le recrutement de cellules $\mathrm{NK}$, qui déclenchent une lyse de la cellule infectée, soit par perforation, soit par apoptose : c’est la cytotoxicité dépendante des anticorps.