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Saint-Simon, Comte et Marx : précurseurs de la sociologie

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Saint-Simon, Comte et Marx : précurseurs de la sociologie - 1

Évoquons, maintenant, les précurseurs de la sociologie : Saint-Simon, Comte et Marx. Chacun sait, pour l'avoir lu, par exemple, dans l’une des multiples publications (manuels de sociologie), que Karl Marx (1818-1883) n’était pas sociologue ; dans le même temps, comme dit Jean-François Dortier, « le mot sociologie n’apparaît même pas dans son œuvre, et pourtant, il peut à bon droit être classé parmi les classiques de la discipline ». L’importance de ses nombreuses analyses du capitalisme et des rapports sociaux fut, en effet, reconnue non seulement, loin s’en faut, par les marxistes, mais également par des auteurs comme Raymond Aron et avant lui Max Weber.

Il s’agit, à présent, de revenir sur les précurseurs de la discipline, quelques décennies avant sa fondation par Émile Durkheim, père de la sociologie française. Concernant l’apport de Karl Marx, non seulement à la sociologie, mais aussi à l’économie, au droit, à l’histoire… à l’ensemble des sciences humaines et sociales en fait, on notera que, parmi les thèmes les plus souvent évoqués, figurent les problématiques et objets d’analyse suivants :

  1. sa conception générale de la vie sociale,
  2. sa théorie des classes,
  3. celle de l’État,
  4. et de l’idéologie.


Ainsi, dès 1859, dans sa Critique de l’économie politique, l’auteur résumait le nécessaire abandon de la philosophie idéaliste, en particulier, celle de Hegel : « Pour résoudre les doutes qui m’assaillent, a-t-il écrit, j’entrepris un premier travail, une révision critique de la philosophie du droit de Hegel (…) ». Il évoque, en particulier, la manière dont il fut amené à « abandonner l’idéologie de Hegel pour adopter une conception matérialiste de l’histoire… ». (op. cit.)

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La sociologie marxiste, aussi nommé sociologie « marxisante » s’inspire du marxisme, mais sans en prendre les aspects idéologiques, et utilise les concepts et démarches issus de la démarche de la pensée de Karl Marx. On retrouve ainsi, dans cette orientation théorique et scientifique, des études sur les rapports « dominant/dominé » ; ce type de démarche intellectuelle est présente dans la sociologie structuraliste ou bourdieusienne.

Et, si la sociologie qu’on a dit « marxisante », délaisse les questions de luttes des classes – ou des rapports de classes – elle étudie davantage les rapports entre les groupes sociaux. Selon nous, la lecture, par Marx, de l’œuvre, certes disparate et parfois décousue dans la présentation et les réflexions, de Claude-Henri de Rouvroy (Saint-Simon, après son abandon de sa particule !). En effet, cet aristocrate (et intellectuel) marginal, Saint-Simon est l’un des premiers, avant Marx, qui ont entrevu la force vitale du 19e siècle, et en particulier le processus de modernisation, notamment industrielle, mais pas uniquement !

Dès 1798, l’auteur se consacre à des études scientifiques, très sérieuses, avec les savants de son époque, et, il est vrai, en liaison avec la toute récente École Polytechnique qui sera marquée, à l’instar d’Auguste Comte, par la « pensée Saint-Simonienne », et ce, même si la forme, encore une fois, a pu paraître quelque peu déroutante, mais tellement foisonnante ; ainsi, Claude-Henri de Rouvroy (1760-1825, philosophe, économiste, miliaire) fut le fondateur du saint-simonisme, et ses idées ont eu une prospérité incroyable, et surtout une influence sur la plupart des philosophes du 19e. L’économiste André Piette l’a décrit dans une belle formule, comme « le dernier des gentilshommes et le premier des socialistes ».

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Auguste Comte (1798-1857), d’abord secrétaire et élève de l’auteur, puis son collaborateur qui a eu l’occasion d’exposer, au moins en partie, les éléments les plus généraux de son « système » de pensée, proposera une réflexion : « Science et philosophie de l’Humanité ». En fait, Auguste Comte est le fondateur d’une doctrine, le « positivisme », selon laquelle « l’esprit humain ne peut atteindre l’essence des choses et doit renoncer à l’absolu » ; en fait, cette conception a eu une influence très importante jusqu’à notre époque.

On appelle, aussi, « scientisme » cette philosophie qui fait primer les limites de la « raison » sur la « métaphysique » : l'homme doit se limiter à ce qu'il peut savoir de manière certaine, et ce, grâce à la science. Le scientisme repose, rappelons-le, sur la « philosophie critique » d’Emmanuelle Kant, qui « refuse à l'homme toute prétention métaphysique ».

La philosophie positive porte le nom de « positivisme », mot très répandu, aujourd’hui, y compris dans la langue courante, mais qui, chez l’auteur, Auguste Comte, désigne précisément la conception selon laquelle « l’esprit humain ne saurait atteindre le fond des choses et doit se borner à la seule recherche des lois de la nature, conçues comme des relations invariables de succession et de similitude ». Mais, le positivisme repose sur la « loi des trois états », théorie qui a retenu l’attention, en particulier, des historiens de la sociologie ; pour Comte, dont la connaissance ne saurait dépasser la dimension scientifique, l’Humanité a évolué en passant d’un stade à l’autre :

  1. L’esprit humain passe d’abord, selon le philosophe Auguste Comte, par « l’état théologique, mode d’explication par des agents détenant une volonté » ;
  2. Puis, par « l’état métaphysique, croyance en des entités ou des abstractions » ;
  3. Enfin, « l’état positif, caractérisé par l’abandon du « pourquoi » et le seul attachement au « comment », à la recherche des lois effectives gouvernant les phénomènes ».

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Ce terme de « positif » signifie, dans la conception d’Auguste Comte, « ce qui est utile, réel et palpable, par opposition à ce qui est fictif, chimérique ou imaginaire ». Ainsi, telle est la « loi des trois états », conçue comme la grande loi permettant d’unifier l’évolution de l’humanité.

Enfin, il est important de souligner que c’est d’ailleurs la sociologie, l’étude des faits sociaux, qui couronnera, dans cette perspective de Comte, la création des sciences : Auguste Comte sera bien, ainsi, le créateur de ce terme de sociologie, composé du latin socius, associé, et de logos, mot grec qui signifie étude.

Avec Émile Durkheim, inspiré par Comte, la sociologie, comme « étude positive de l’ensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux », devait « couronner les disciplines qui ont atteint la positivité », à savoir la physique, la chimie, la biologie, les mathématiques, et même l’astronomie (et non l’astrologie !...). La sociologie sera la « clef de voûte du système Comte » !

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