1) Bijection et application réciproque
Soit $A$ et $B$ deux parties de ${\Bbb R}$. Une bijection de $A$ dans $B$ est une fonction de $A$ dans $B$ tel que tout élément de $B$ admet un unique antécédent par $f$ dans $A$.
Si une $f$ est une bijection, on peut alors définir l'application réciproque $f^{-1}$ de $B$ dans $A$ qui a $y$ de $B$ associe son unique antécédent.
Exemple :
La fonction $f$ de ${\Bbb R}^+$ dans ${\Bbb R}$ définie par $f(x)=x^2$ n'est pas bijective car $-1$ (par exemple n'a pas d'antécédent).
La fonction $g$ de ${\Bbb R}$ dans ${\Bbb R}^+$ définie par $g(x)=x^2$ n'est pas bijective car $9$ a deux antécédents qui sont $3$ et $-3$.
La fonction $h$ de ${\Bbb R}^-$ dans ${\Bbb R}^+$ définie par $h(x)=x^2$ est bijective. Son application réciproque est l'application $h^{-1}: {\Bbb R}^+ \longrightarrow {\Bbb R}^-$ définie par $h^{(-1)}(y) = -\sqrt{y}$.
Théorème :
Une fonction d'un intervalle $I$ dans ${\Bbb R}$ strictement monotone et continue est bijective. La réciproque est fausse.
Exemple :
La fonction suivante est bijective. Mais elle n'est ni strictement monotone ni continue.
Théorème :
Le graphe de l'application réciproque se déduit du graphe de $f$ par une symétrie par rapport à la première bissectrice c'est-à-dire la droite d'équation $y=x$.
Soit $f$ est une application bijective de $I$ dans $J$ ($I$ et $J$ des intervalles de ${\Bbb R}$). Si $f$ est continue et (par exemple) strictement croissante alors l'application réciproque $f^{-1}$ de $J$ dans $I$ est aussi continue et strictement croissante.
En revanche, si $f$ est dérivable en un point $x_0$, $f^{-1}$ n'est pas nécessairement dérivable en $y_0=f(x_0)$.
2) Applications trigonométriques réciproques
a) La fonction $\cos$ est une bijection de l'intervalle $[0,\pi]$ dans $[-1,1]$ car c'est une application continue et strictement décroissante. L'application réciproque s'appelle la fonction $\arccos$. Donc l'application $\arccos$ va de $[-1,1]$ dans $[0,\pi]$.
Par définition, si $x$ dans $[-1,1]$, $\arccos(x)$ est égal à l'angle $\theta$ compris entre $0$ et $\pi$ tel que $\cos(\theta) = x$.
Exemple :
$\displaystyle{\arccos\left(\frac{1}{2}\right) = \frac{\pi}{3}}$ car d'une part $\displaystyle{\frac{\pi}{3}} \in [0,\pi]$ et d'autre part $\displaystyle{\cos\left(\frac{\pi}{3}\right) = \frac{1}{2}}$.
Graphe de $\arccos$ :
b) La fonction $\sin$ est une bijection de l'intervalle $\displaystyle{\left[-\frac{\pi}{2},\frac{\pi}{2}\right]}$ dans $[-1,1]$ car c'est une application continue et strictement croissante. L'application réciproque s'appelle la fonction $\arcsin$. Donc l'application $\arcsin$ va de $[-1,1]$ dans $\displaystyle{\left[-\frac{\pi}{2},\frac{\pi}{2}\right]}$.
Par définition, si $x$ dans $[-1,1]$, $\arcsin(x)$ est égal à l'angle $\theta$ compris entre $\displaystyle{-\frac{\pi}{2}}$ et $\displaystyle{\frac{\pi}{2}}$ tel que $\sin(\theta) = x$.
Exemple :
$\displaystyle{\arcsin\left(-\frac{\sqrt{2}}{2}\right) = -\frac{\pi}{4}}$ car d'une part $\displaystyle{-\frac{\pi}{4}} \in \left[-\frac{\pi}{2},\frac{\pi}{2}\right]$ et d'autre part $\displaystyle{\sin\left(-\frac{\pi}{4}\right) = -\frac{\sqrt{2}}{2}}$.
Graphe de $\arcsin$ :
Propriété : la fonction $\arcsin$ est impaire.
c) La fonction $\tan$ est une bijection de l'intervalle $\displaystyle{\left]-\frac{\pi}{2},\frac{\pi}{2}\right[}$ dans ${\Bbb R}$ car c'est une application continue et strictement croissante. L'application réciproque s'appelle la fonction $\arctan$. Donc l'application $\arctan$ va de ${\Bbb R}$ dans $\displaystyle{\left]-\frac{\pi}{2},\frac{\pi}{2}\right[}$.
Par définition, si $x$ dans ${\Bbb R}$, $\arctan(x)$ est égal à l'angle $\theta$ compris strictement entre $\displaystyle{-\frac{\pi}{2}}$ et $\displaystyle{\frac{\pi}{2}}$ tel que $\tan(\theta) = x$.
Exemple :
$\displaystyle{\arctan\left(\sqrt{3}\right) = \frac{\pi}{3}}$ car d'une part $\displaystyle{\frac{\pi}{3}} \in \left]-\frac{\pi}{2},\frac{\pi}{2}\right[$ et d'autre part $\displaystyle{\tan\left(\frac{\pi}{3}\right) = \sqrt{3}}$.
Graphe de $\arctan$ :
Propriété : la fonction $\arctan$ est impaire.
La fonction $\arctan$ a deux asymptotes horizontales d'équations $\displaystyle{x=\pm\frac{\pi}{2}}$.