L’épiderme

L’épiderme est la couche la plus superficielle de la peau. Son épaisseur varie selon la localisation et elle est déterminée essentiellement par l’épaisseur de la couche cornée.

Son épaisseur maximale est de 1 à 1,5 mm au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds. Son épaisseur est minimale au niveau des paupières.

Définition de l’épiderme :

Il s’agit d’un épithélium stratifié squameux kératinisé, dépourvu de vaisseaux sanguins et lymphatique mais possédant des fibres nerveuses. Il contient plusieurs populations cellulaires : cellules épithéliales, cellules non épithéliales spécialisées appelées cellules dendritiques épidermiques.

Schéma :

Les différentes couches de l’épiderme :

• La couche basale ou germinative

C’est la couche la plus profonde de l’épiderme et le siège des mitoses (renouvellement des cellules).
Elle est faite d’une unique assise cellulaire cubique ou cylindrique.
Elle repose sur la membrane basale (mince couche extracellulaire) qui épouse les formes des papilles dermiques (ondulées).

• La couche du corps muqueux de Malpighi ou épineuse

Elle est formée de 5 à 6 assises cellulaires.
Les cellules ont une forme de polygone et s’aplatissent dans les couches superficielles.

• La couche granuleuse

Elle se présente comme une bande sombre.
Elle est formée de 3 à 5 assises cellulaires.
Les cellules sont de forme aplaties.

• La couche claire

Cette sous-couche est située au-dessus de la couche granuleuse uniquement au niveau de la région palmo-palmaire.

• La couche cornée

C’est la couche la plus superficielle de l’épiderme. Les cellules sont plates. Elles n’ont pas de noyau. Le nombre de couches est variable selon la région du corps. On en compte en moyenne 4 à 8. Au niveau de la peau du dos et de l’abdomen : 12 à 20 et au niveau des plantes : plusieurs centaines.

La  couche cornée est formée de 3 sous-couches :

• La couche claire : elle n'existe qu'au niveau de la paume de la main et la plante du pied, les cellules y sont jointives et claires car leur noyau disparaît, 
• La couche compacte : les cellules sont kératinisées et sont soudées entre elles solidement. Les cellules sont appelées dans cette couche, cornéocytes,
• La couche desquamante de Ranvier : les cellules perdent leur cohésion avec les cellules voisines et desquament.

Les cellules de l’épiderme

L’épiderme comprend des cellules épithéliales et non épithéliales, que l’on peut classer en 4 catégories de cellules. 

• Les kératinocytes, cellules épithéliales, (environ 80 %) : ils constituent le tissu épithélial de revêtement stratifié pavimenteux. C’est la population cellulaire majoritaire de l’épiderme. Ils vont se multiplier et se différencier tout au long de l’épiderme afin de devenir des cornéocytes. Une organisation en quatre couches superposables de l’épithélium épidermique représente ces évolutions (du plus profond au plus superficiel).

Il existe trois types de cellules dendritiques (non épithéliales) au sein de l’épiderme :

• Les mélanocytes (environ 13 %) : ce sont des cellules de forme étoilée qui grâce à leurs dendrites (prolongements cytoplasmiques) vont s’immiscer entre les kératinocytes des couches basale et épineuse. Ils synthétisent la mélanine, pigment qui colore l’épiderme, les poils et les yeux.
• Les cellules de Langerhans (environ 4 %) : elles participent à la défense immunitaire et à la maturation des kératinocytes. 
• Les cellules de Merkel (environ 3 %) : ce sont des cellules sensitives, elles enregistrent les stimuli vibratoires du toucher qu’elles transmettent aux terminaisons nerveuses.

Fonctions de l’épiderme :

• Une fonction de protection :

Le réseau kératinique assure une rigidité et une extensibilité importantes à la couche cornée permettant d’obtenir une protection mécanique impressionnante.
Les kératinocytes permettent également une photoprotection. En absorbant la mélanine, ils vont se colorer. Ceci donnera à l’épiderme une pigmentation responsable de la protection des cellules contre les rayons ultra-violets. La couche cornée absorbe 70 % des UVB. Plus la peau est épaisse, moins les radiations ultra-violettes vont pénétrer dans la peau.

• Une fonction de barrière :

La barrière épidermique va s’opposer à l’entrée des micro-organismes et des substances exogènes dans la peau. Parallèlement, elle va empêcher partiellement la fuite d’eau dans l’atmosphère. Cette barrière n’est pas infranchissable : des médicaments et des toxiques arrivent à la traverser.

• Une fonction métabolique :

La vitamine D est synthétisée dans les kératinocytes épidermiques après exposition de la peau aux rayonnements UVB.. Elle permet la fixation du calcium sur les os et la régulation de la minéralisation osseuse.

• Une fonction esthétique :

La surface cutanée est visible à l’œil nu, elle est l’objet de tous les regards. Son aspect est donc tout à fait essentiel.

Pour assurer ses fonctions, l’épiderme se renouvelle constamment, tout au long de notre vie.

Le processus de kératogenèse :

La kératinisation épidermique est un processus d’une migration cellulaire associée à une différenciation cellulaire aboutissant à la formation des cellules cornées : les cornéocytes. On l’appelle également renouvellement cellulaire et ce processus durera en moyenne 21 à 28 jours. 

Elle comprend deux phénomènes :

• La migration
• La différenciation cellulaire