Le droit administratif est mis en œuvre par les juridictions de l’ordre administratif, tandis que les tribunaux de l’ordre judiciaire appliquent le droit civil ou droit commun.

L'existence d'une juridiction administrative se justifie par le besoin de contrôler l'administration et de trancher les conflits la concernant. Avant l’apparition du juge administratif, l’administration jugeait elle-même ses litiges. Elle était juge et partie, et on considérait que « juger l'administration, c'est encore administrer ».

Les juridictions administratives sont des tribunaux à part des tribunaux judiciaires. Le Conseil d'État est la juridiction administrative suprême : il est juge de cassation par rapport aux autres juridictions administratives. Il possède aussi des compétences de première instance et de juge d'appel. Les juridictions administratives de droit commun sont les tribunaux administratifs et les cours administratives d'appel. Tous appliquent les procédures prévues par le Code de justice administrative.

Il existe en outre huit cas d'illégalité : incompétence de l'auteur de l'acte, vice de procédure, vice de forme, violation de la loi, erreur de fait, erreur de droit, erreur dans la qualification juridique des faits, détournement de pouvoir. Si un acte est illégal, le juge peut l’annuler. C’est alors comme si la décision n'avait jamais existé. En cas de recours pour excès de pouvoir, le juge administratif peut annuler la décision administrative contestée.

Lorsqu'il a des pouvoirs de juge du plein contentieux (ou contentieux de pleine juridiction), le juge administratif peut réformer la décision contestée. Ces pouvoirs lui sont en particulier reconnus en matière de contentieux électoral, contentieux des installations classées pour la protection de l'environnement, contentieux de certaines sanctions administratives, contraventions de grande voirie.

Enfin, le juge administratif peut condamner une administration à payer une somme d'argent à titre de dommages-intérêts. S’il observe qu'une administration a commis une faute, et même parfois en l'absence de faute, il peut condamner l’État ou une collectivité à indemniser la victime.