Formation territoriale :
- 1922 : naissance de l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques) ; la RSS d’Ukraine est un des quatre membres de cette union.
- 1945 : l’Ukraine intègre des territoires pris à la Pologne et à la Roumanie durant la guerre, puis à la Tchécoslovaquie à l’issue de celle-ci.
- 1954 : la Crimée, faisant jusqu’ici partie de la RSFSR (République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie), est intégrée à la RSS d’Ukraine afin de célébrer le tricentenaire de l’union entre l’Ukraine et la Russie (traité de Pereïaslav).
- 1991 : lors de l’éclatement de l’URSS, l’Ukraine proclame son indépendance dans ses frontières datant de 1954, c’est-à-dire en incluant la Crimée.
Situation linguistique :
30 à 35 % de la population de l’Ukraine a le russe pour langue maternelle. Les provinces ayant les plus forts pourcentages de locuteurs de la langue russe se situent à l’Est et au Sud du pays, les records étant détenus par les oblasts de Crimée (77%), Donetsk (75%) et Louhansk (69%).
Le reste de la population parle l’ukrainien ou bien un mélange des deux langues, le sourjyk. La langue ukrainienne est surtout dominante dans le Centre et l’Ouest du pays.
On retrouve cette scission dans la géographie politique du pays : le Centre et l’Ouest du pays votant majoritairement pour des candidats « pro-occidentaux », l’Est et le Sud pour des candidats « pro-russes ».
Une histoire électorale chaotique :
- Octobre – novembre 2004 : élection présidentielle. Le pro-russe Ianoukovytch est déclaré vainqueur du second tour face au pro-occidental Iouchtchenko : 49,4% des voix contre 46,7%.
- Novembre-décembre 2004 : les résultats de ces élections sont contestés par l’opposition et des observateurs internationaux parlent de fraude. En découle une campagne de désobéissance civile surnommée « révolution orange ». Finalement, la Cour Suprême d’Ukraine annule le second tour.
- Décembre 2004 : nouveau second tour de l’élection présidentielle. Le pro-occidental Iouchtchenko l’emporte avec 52% des voix contre 44,2% pour Ianoukovytch.
- 2010 : victoire de Ianoukovytch (48,9% des voix) face à la pro-occidentale Tymochenko (45,5%).
- Novembre 2013 : le président Ianoukovytch refuse l’accord avec l’Union européenne qui était en discussion depuis plusieurs années et décide de se tourner vers la Russie. Ceci provoque de grandes manifestations, notamment sur la place Maïdan, place principale de Kiev (Kyiv).
- Février 2014 : la « révolution de Maïdan » conduit à la destitution du président Ianoukovytch. Dans la foulée, le parlement (la Rada) abroge une loi de 2012 sur les langues régionales, ce qui revient à faire de l’ukrainien la seule langue officielle et enseignée dans le pays. Cette décision met le feu aux poudres en Crimée et dans l’Est du pays.