Rappel anatomo-physiologique
La prostate est une glande exocrine pelvienne médiane située dans l’espace sous péritonéal :
- au-dessous de la vessie ;
- au-dessus du plancher périnéal ;
- en avant du rectum entre les muscles élévateurs de l’anus de chaque côté ;
- en arrière de la symphyse pubienne.
Faisant partie intégrante de l’appareil génital masculin, la prostate fabrique le liquide séminal — l’un des constituants du sperme — chargé de véhiculer les spermatozoïdes fabriqués par les testicules.
La vascularisation artérielle de la prostate est principalement issue de l’artère iliaque interne par l’intermédiaire de l’artère vésicale inférieure. Le drainage veineux prostatique se fait par le plexus de Santorini parcourant le fascia préprostatique pour rejoindre les veines iliaques internes.
Définition
L’adénome de la prostate ou hyperplasie bénigne de la prostate est une tumeur bénigne la plus fréquente chez l'homme, responsable de la grande majorité des troubles mictionnels au-delà de 50 ans.
Étiologies
L’adénome de la prostate est dû à deux causes :
- L’âge ;
- La présence d'androgènes (testostérone) dans le sang circulant, et la capacité à transformer cette testostérone en dihydrotestostérone, grâce à la présence de 5-alpharéductase.
Physiopathologie
L’adénome se développe dans la portion de la prostate entourant l'urètre, dite zone de transition. Il est habituellement constitué de deux lobes latéraux, et s'y adjoint, dans un certain nombre de cas relativement rares, la formation d'un lobe médian qui fait protrusion dans la lumière vésicale. Progressivement cet adénome va augmenter en repoussant la prostate à la périphérie.
Histologiquement l’adénome prostatique est un adénofibromyome car il constitué de nodules, eux-mêmes composés de tissu glandulaire (adénome), tissu fibreux (fibrome) et tissu musculaire (myome).
Signes cliniques
Le score international des symptômes de prostatisme retient 7 symptômes dont 3 d'entre eux sont dits « irritatifs » concernant le remplissage vésical : pollakiurie diurne, pollakiurie nocturne, besoins impérieux ; et 4 autres sont dits « obstructifs » concernant la vidange vésicale : diminution de la force du jet, sensation de miction incomplète, mictions en plusieurs temps et nécessité de pousser.
Diagnostic
- Interrogatoire du patient : les symptômes évoqués par le patient en lien avec les troubles urinaires.
- Examen physique : le toucher rectal est l'élément fondamental du diagnostic d'hypertrophie bénigne de la prostate. Il est complété par une palpation abdominale à la recherche d'un globe vésical (tuméfaction mate, rénitente, à convexité supérieure) ; une palpation rénale à la recherche de gros reins dilatés ainsi que d’un examen neurologique sommaire.
- Examens complémentaires : la recherche d'une infection urinaire par bandelette réactive ou par l’examen cytobactériologique des urines (ECBU) ; le dosage de créatinine, un dosage de la Prostate SpecificAntigen (PSA), une débitmétrie, une mesure échographique du résidu post mictionnel et la saisie d'un catalogue mictionnel par le patient.